La nation huronne-wendate a signé mercredi une nouvelle entente avec le gouvernement fédéral qui lui accorde davantage d’autonomie, notamment pour agrandir son territoire.
Le grand chef Konrad Sioui croit que ce partenariat va aider la communauté à mettre la main sur les anciens terrains de la Défense nationale qu’elle convoite à Ste-Foy pour agrandir son territoire de Wendake.
La construction de logements sociaux et de commerces sur cette deuxième réserve figure dans les plans de M. Sioui, qui se dit « très confiant » de voir se concrétiser cette acquisition.
« Si la nation huronne-wendate acquiert les terres de l’ancien ministère de la Défense, à Ste-Foy, le gouvernement fédéral va être capable d’agir et de donner les services nécessaires à la nation pour un développement respectueux de l’environnement et respectueux des autres aussi », a lancé le grand chef de la nation huronne-wendate, Konrad Sioui, mercredi, lors d’un point de presse où il a signé, en présence de la ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, le protocole sur la consultation et l’accommodement.
« Journée historique »
Le vaste territoire de la Nation huronne-wendat s'étend de Trois-Rivières à Tadoussac en passant par Lac-Mégantic au Lac Saint-Jean, notamment.
Cette entente engage notamment le gouvernement fédéral à consulter la nation huronne-wendate pour tout ce qui concerne le développement de son territoire et qui présente des risques aux droits ancestraux issus du Traité Huron-Britannique de 1760 (voir carte).
Le grand chef parle d’une « journée historique » où la communauté de Wendake gagne en autonomie en plus de travailler sur une base de « nation à nation » avec le Canada.
« On ne sera pas toujours les derniers avisés », se réjouit M. Sioui. « Il y a une clause dans l’entente qui est très claire. C’est que nous nous engageons à nous aviser pour toutes formes de développement sur le territoire [...] ça implique, bien sûr, les bases militaires et les biens excédentaires. »
Visite de Trudeau
Le protocole a été signé tout juste une semaine avant la visite à Québec du premier ministre Justin Trudeau, les 25 et 26 janvier. Une rencontre est prévue avec le grand chef et le dossier des anciens terrains de la Défense nationale figure à l’ordre du jour.
Par ailleurs, M. Sioui avoue ne pas avoir abordé la question avec le maire de la Ville de Québec, Régis Labeaume. Ce dernier aurait toutefois tâté le terrain auprès du ministre responsable de la région, Jean-Yves Duclos, qui aurait démontré de l’ouverture.
« Ça me suffit », lâche M. Sioui. « La Ville de Québec ne retire pas de taxes des terres fédérales. Il y a des compensations, mais ce ne sont pas des taxes, il faut être clair », ajoute-t-il.