Lavoie et Couillard ont déjeuné ensemble

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"L'affaire Maxime Bernier"


Le Bloc souhaite notamment savoir si Luc Lavoie a pris connaissance des documents secrets dont a parlé Julie Couillard lors de son entrevue et s'il a informé le gouvernement à l'avance des révélations fracassantes qu'allait faire la jeune femme ce soir-là. (Photo Reuters)


Le vice-président exécutif du groupe Quebecor, Luc Lavoie, a pris le petit-déjeuner avec Julie Couillard au restaurant de l'hôtel Delta, au centre-ville de Montréal, le vendredi 16 mai, soit deux jours avant que Mme Couillard accorde des entrevues en français au réseau de télévision TVA et en anglais au réseau de nouvelles Internet canoe.ca, a-t-on appris de sources sûres, hier.

M. Lavoie, qui a déjà été chef de cabinet adjoint puis porte-parole de l'ancien premier ministre progressiste-conservateur Brian Mulroney, était aussi présent lors de l'entrevue donnée par Mme Couillard le dimanche 18 mai au réseau TVA à propos de ses relations avec Maxime Bernier, alors ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement conservateur de Stephen Harper.
Depuis cinq semaines, Mme Couillard avait en sa possession des documents secrets que M. Bernier avait oubliés chez elle, à Laval, après son retour d'un voyage à Bucarest, capitale de la Roumanie, où s'était tenu le Sommet de l'OTAN. L'ancien mannequin, qui avait eu auparavant des relations intimes avec quatre hommes liés au crime organisé, a dit lors des entrevues qu'elle avait contacté un avocat pour remettre ces documents au gouvernement.
Ils ont en effet été remis en fin de journée le dimanche 18 mai. Le lendemain, M. Harper annonçait qu'il avait accepté la démission de M. Bernier, parce qu'il avait commis une erreur grave lorsqu'il avait oublié ces documents, dont il n'a pas révélé la teneur.
Luc Lavoie n'a pas rappelé La Presse hier, malgré un courriel et des messages laissés sur la boîte vocale de son téléphone cellulaire. Il ne nous avait pas rappelés non plus lundi, alors que nous voulions savoir pourquoi il était présent lors de l'entrevue donnée par Mme Couillard au réseau TVA.
M. Lavoie a par contre donné ces explications au Devoir, qui a publié un article à ce sujet hier: «Je suis vice-président exécutif de Quebecor, a-t-il dit. TVÀ est une filiale de Quebecor et parfois, je suis sur les lieux quand un événement exceptionnel se déroule. J'étais dans les coulisses de Star Académie aussi, tout comme au congrès au leadership du Parti libéral du Canada.»
M. Lavoie a assuré au Devoir ne pas s'être mêlé du contenu éditorial de l'entrevue, mais il a affirmé que sa présence était nécessaire advenant une poursuite. L'entrevue a été diffusée un jour plus tard, soit le lundi 19 mai à 21h. M. Harper a annoncé la démission de son ministre deux heures avant.
La présence de M. Lavoie à l'entrevue en a fait sourciller quelques-uns à Ottawa.
Le nom de Luc Lavoie est bien connu à Ottawa, même s'il n'occupe plus de fonctions politiques depuis longtemps. Pas plus tard que le 7 février dernier, il témoignait à un comité parlementaire qui faisait enquête sur le versement de 300 000$ en liquide par l'homme d'affaires allemand Karlheinz Schreiber à M. Mulroney.
Pendant la semaine qui a suivi l'entrevue au réseau TVA, Mme Couillard a donné une autre entrevue au magazine 7 Jours, qui appartient également au groupe Quebecor. Jointe hier soir, Suzanne McKenna, éditrice de 7 Jours et d'autres magazines du groupe, a dit qu'elle ignorait que M. Lavoie avait pris le petit-déjeuner avec Mme Couillard. Une autre femme était présente à leur table, mais ce n'était pas elle, a dit Mme McKenna.
Avec la collaboration de Hugo Dumas.


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