François Legault entend aller de l'avant avec sa promesse électorale d'interdire le port des signes religieux par les personnes en situation d'autorité. D'ailleurs, lors de sa toute première conférence de presse à titre de premier ministre désigné, celui-ci n'a pas hésité à affirmer qu'il était prêt à utiliser la clause dérogatoire pour respecter ses engagements.
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, avait réagi aux propos de M. Legault en affirmant qu'il n'était pas d'accord avec l'idée « que l'État devrait dire à une femme ce qu'elle devrait porter ni ce qu'elle ne devrait pas porter ».
Bien que la Coalition avenir Québec (CAQ) tienne mordicus à cette mesure politique, celle-ci veut exonérer les personnes travaillant dans les centres de la petite enfance (CPE) du Québec, lesquelles pourront ainsi conserver leurs emplois si elles persistent à arborer des signes religieux.
La laïcité devrait s'étendre aux CPE
Selon André Lamoureux, membre du Rassemblement pour la laïcité, « il était temps […] qu'une décision d'ordre législative soit avancée et concrétisée » afin de protéger les valeurs laïques du Québec. Bien qu'il affirme que le groupe est en faveur d'« une charte de la laïcité plus généreuse », il s'est déclaré fort satisfait de la mesure de la CAQ.
Toutefois, il est d'avis que le gouvernement élu devrait entreprendre des mesures plus strictes pour défendre la laïcité au sein de la province. Notamment, il affirme que les nombreuses femmes musulmanes travaillant dans les services de garde de la région métropolitaine ne devraient pas avoir le droit de porter le voile dans le cadre de leur emploi.
Ainsi, ces personnes en situation d'autorité devraient également, selon lui, être visées par les mesures de la CAQ afin de préserver « liberté de conscience des parents et des enfants ».
Levée de boucliers contre la laïcité
Après l'élection du gouvernement caquiste, plusieurs groupes de pression ont souligné leur désaccord face à la volonté de l'équipe Legault d'instaurer la laïcité aux employés de l'État en situation d'autorité. Notamment, l'Association des juristes progressistes (AJP) a annoncé son intention de contester cette mesure lorsqu'elle sera en vigueur. Une manifestation est aussi prévue dimanche prochain.