SAINT-JÉRÔME | Le bloquiste Yves-François Blanchet demande aux autres chefs de partis à Ottawa d’être plus cohérent sur la question de la laïcité, critiquant notamment les doubles discours.
«On va avoir une panoplie absolument incroyable d’affirmations sur la laïcité, non seulement de [Jagmeet] Singh, mais de tous les autres chefs des partis politiques, a dénoncé le leader souverainiste en campagne à Saint-Jérôme. Ça change quatre fois par jour. Ça change selon la région, selon la langue, selon l’heure, selon la température».
Yves-François Blanchet estime que, pour le bien des électeurs, toutes les formations politiques devraient préciser clairement, une fois pour toutes, leur pensée, question d’évacuer le dossier de la laïcité de la campagne électorale. «Ils sont tous aussi peu cohérents les uns les autres», a-t-il déploré.
«Nous autres, on a l’avantage d’être cohérent, a-t-il poursuivi. Le Bloc québécois soutient la légitimité de l’Assemblée nationale du Québec d’avoir adopté la loi 21. M. Singh dit "je suis contre çà, mais je n’irais pas contre. Je suis d’accord qu’il y ait du monde qui aille en cour contre la loi 21, mais je ne les encouragerai pas formellement maintenant", mais rendu en anglais, c’est moins clair qu’il ne le fera pas.»
Le chef bloquiste a aussi lancé des piques aux libéraux. «Au niveau du gouvernement, si c’est le premier ministre qui parle, c’est une affaire; si c’est Mélanie Joly, c’est une affaire; si c’est le ministre Lametti, c’est une autre affaire», a-t-il ajouté.
Selon un sondage Léger publié lundi par «Le Journal de Montréal», 64 % des Québécois interrogés sont en faveur de la loi sur la laïcité et, ailleurs au pays, 38 % des personnes sondées voudraient une telle initiative dans leur province respective.
N’empêche, le néo-démocrate Jagmeet Singh trouve la mesure discriminatoire. «Je pense que les lois qui discriminent la population sont de mauvaises lois. Les lois qui rassemblent la population sont de bonnes lois.»
En entrevue à TVA Nouvelles, la candidate libérale Mélanie Joly a soutenu que les électeurs qu’elle rencontre sur le terrain veulent qu’on s’attarde à leurs préoccupations, comme l’économie, la justice sociale ou les services publics. «On me parle très peu de la question du projet de loi 21. Lorsqu’on m’en parle, par contre, les gens ne sont pas particulièrement surpris de la position de M. Trudeau, parce qu’elle a été conséquente depuis le début.»
Elle a précisé que «pour l’instant, le débat est devant les tribunaux. Il y a des Québécois qui ont décidé de porter ce débat-là devant les instances judiciaires. Laissons aller cette question-là devant les juges».
Dimanche, alors qu’il lançait sa campagne électorale à Boucherville, le chef de la formation souverainiste s’est posé en défenseur de la loi sur la laïcité. «Nous avons choisi par un écrasant consensus la laïcité de l’État. C’est notre droit. Et ce n’est pas celui du Canada de prendre notre propre argent pour financer des procédures contre notre propre loi, ni avant ni après les élections», a-t-il précisé.