STOCKHOLM - La responsabilité de l'homme dans le réchauffement climatique est plus certaine que jamais et la température moyenne de la Terre devrait encore grimper de 0,3 à 4,8°C d'ici à 2100, estiment les experts du climat du Giec dans leur nouveau rapport adopté vendredi à Stockholm.
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) revoit aussi à la hausse l'augmentation du niveau de la mer, qui devrait être de 26 à 82 cm d'ici 2100, selon le nouvel état des lieux scientifique sur le changement climatique.
Pour le Giec, il est désormais extrêmement probable que l'influence humaine est la principale cause du réchauffement observé depuis le milieu du 20e siècle, ce qui équivaut à 95% de certitude dans la terminologie très précise du rapport d'une trentaine de pages, synthèse de milliers d'études scientifiques. Dans son dernier rapport, en 2007, cette certitude était de 90%.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans une déclaration télédiffusée lors d'une conférence de presse, a salué le travail du GIEC pour son «évaluation régulière et impartiale» du changement climatique.
«Ce nouveau rapport sera essentiel pour les gouvernements qui oeuvrent à la réalisation d'un accord ambitieux et légalement contraignant sur le changement climatique en 2015».
Concernant l'ampleur possible du réchauffement d'ici la fin du siècle, le Giec a retenu quatre scénarios possibles sans se prononcer sur la probabilité de chacun d'entre eux.
Quelques scénarios
Le Giec estime ainsi probable que la Terre se réchauffe entre 0,3°C, dans le cas le plus optimiste, et 4,8°C d'ici à la fin du siècle par rapport à la température moyenne de la période 1986-2005. La forte incertitude dépendant évidemment en premier lieu des quantités de gaz à effet de serre qui seront émises dans l'atmosphère ces prochaines décennies. La Terre s'est déjà réchauffée d'environ 0,8°C depuis l'époque pré-industrielle.
Seul le scénario basé sur 0,3°C permettrait de contenir la hausse des températures à 2° par rapport à l'ère pré-industrielle, objectif que s'est donné la communauté internationale.
«Limiter le changement climatique va nécessiter des réductions substantielles et durables des émissions de gaz à effet de serre», a insisté dans un communiqué Thomas Stocker, vice-président du groupe du Giec.
Concernant la hausse du niveau de la mer, l'une des conséquences majeures du réchauffement, le Giec revoit à la hausse ses projections: les scientifiques estiment désormais qu'elle peut monter en moyenne de 26 à 82 cm d'ici à 2100 contre 18 à 59 cm dans le rapport 2007. Les climatologues prennent désormais mieux en compte un phénomène encore insuffisamment étudié il y a 6 ans: un écoulement dans les océans des glaciers côtiers du Groenland et de l'Antarctique.
Evénements météo extrêmes
Les experts du Giec s'attendent également à ce que le réchauffement climatique provoque des événements météorologiques extrêmes plus intenses, même si certains aspects ne sont pas encore tout à fait clairs.
«Les vagues de chaleur vont probablement se produire plus fréquemment et durer plus longtemps. Avec le réchauffement de la Terre, nous nous attendons à voir les régions actuellement humides recevoir davantage de précipitations et les régions sèches en recevoir moins, même s'il va y avoir des exceptions», selon Thomas Stocker.
Le Giec, créé il y a 25 ans sous l'égide de l'ONU, lauréat du prix Nobel de la Paix 2007, a pour mission d'établir l'état des lieux du réchauffement pour éclairer les responsables politiques et économiques, mais ne fournit pas de préconisations en tant que tel.
Ce nouveau diagnostic doit guider les négociations internationales sur le climat en vue d'un accord international visé en 2015 pour permettre de tenir l'objectif retenu par les 195 pays impliqués dans ces discussions: contenir le réchauffement sous les 2°C par rapport à l'époque pré-industrielle.
«Nous savons que les efforts mis en oeuvre pour limiter le réchauffement climatique ne sont pas suffisants pour infléchir la hausse des émissions» des gaz à effet de serre, a réagi Christiana Figueres, responsable climat de l'ONU.
«Pour sortir l'humanité de la zone de danger, les gouvernements doivent prendre des mesures immédiates et parvenir à un accord en 2015» lors de la grande conférence de l'ONU, que devrait accueillir Paris.
D'ICI 2100
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