200 ménages seront déracinés de leur foyer. C’est ignoble. Non seulement la CAQ persiste et signe dans son entêtement à octroyer un passe-droit réglementaire et immoral à la Horne lui permettant de continuer à empoisonner à l’arsenic les 42 313 citoyens de Rouyn-Noranda, en plus, elle ose pousser l’odieux jusqu’à faire payer aux contribuables le « nettoyage » d’une partie des dégâts de la multimilliardaire Glencore.
En choisissant un niveau d’arsenic de 15 ng/m3 soit 5 fois la norme pour le reste du Québec, et ce, seulement dans 5 ans et sans aucune sanction à la clé, la CAQ va exactement à l’encontre de la science. Comme l’arsenic est un poison qui s’accumule dans le corps et que les citoyens de Rouyn-Noranda en ont malheureusement déjà accumulé une certaine dose, la norme à Rouyn-Noranda devrait être plus sévère qu’ailleurs pour mettre un frein à l’accumulation d’arsenic dans les tissus corporels des citoyens.
Déresponsabilisation
Pour essayer de cacher l’énormité de sa décision, la CAQ annonce le déménagement de 200 ménages en bordure de la mine. De ce fait, elle confirme le danger de sa décision concernant le niveau d’émission d’arsenic permis à Glencore. Comment la CAQ peut-elle justifier de « protéger » seulement 200 ménages? L’arsenic est émis dans l’air à des km à la ronde de l’usine. Qu’arrivera-t-il aux autres ménages, particulièrement ceux qui deviendront les nouveaux voisins de la Horne? La santé de ces ménages est moins importante? Comment la CAQ peut-elle tracer la ligne de démarcation des rues plus à risque d’empoisonnement à l’arsenic de celles où le risque serait « acceptable »?
En prenant à la charge de l’État les coûts de 58M$ pour le déménagement de 200 ménages pour permettre à la Horne de raser 82 immeubles en bordure de l’usine, la CAQ déresponsabilise la multinationale délinquante et lui fait un cadeau à même les taxes et les impôts des contribuables québécois.
Glencore, une multinationale basée en Suisse qui possède la fonderie Horne, réalise des profits de près de 20 milliards de $ par année. Elle possède tout à fait les moyens de nettoyer ses dégâts et de se conformer aux normes québécoises. Pourquoi la CAQ s’empresse-t-elle donc à ramasser les factures?
Détournement du rôle de l’État
On assiste à une vaste opération de détournement du rôle de l’État. Le premier ministre François Legault, au lieu de se tenir debout devant Glencore pour protéger la santé des citoyens de Rouyn-Noranda, préfère plier l’échine et même faire des courbettes avec l’argent des contribuables durement gagné. Glencore, la multimilliardaire délinquante, ramasse le beurre et l’argent du beurre, rien de moins. Elle continue d’intoxiquer les habitants à l’arsenic et autres métaux lourds en épargnant les frais de se conformer à la norme nationale de 3ng/m3, en gagnant 5 ans pour peut-être atteindre 15ng/m3 et en laissant la facture de 58 M$ pour pouvoir raser 89 édifices abritant les 200 ménages aux contribuables québécois. On comprend mieux maintenant comment Glencore s’enrichit. Elle s’enrichit sur la misère du monde avec, ici, la complicité de François Legault qui utilise son poste de premier ministre pour lui octroyer des passe-droits et piger dans les coffres de l’État pour mettre des « plasters » sur ses dégâts.
C’est le monde à l’envers. Le rôle de l’État devrait être celui de protéger le peuple contre la cupidité qui semble sans limites des PDG des corporations délinquantes comme Glencore.
Martine Ouellet, Cheffe de Climat Québec