Après avoir aboli environ 270 postes depuis mars afin d'éviter le pire déficit de l'histoire du système de santé québécois, le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) entamera sous peu une deuxième vague de suppressions de postes, a appris La Presse.
Une soixantaine ont déjà été ciblés, mais la liste risque de s'allonger au cours des prochaines semaines. Mécontents d'être «tenus dans le noir» quant aux compressions à venir, les trois syndicats, qui représentent 10 000 employés, organisent ce midi une manifestation devant l'Hôpital général de Montréal.
La Presse a mis la main sur un document qui résume la deuxième partie du plan de redressement que la direction du CUSM a fait parvenir au ministère de la Santé cette semaine. Il s'agit de six «grands projets d'optimisation» qui visent à retrancher 21,4 millions aux dépenses de l'hôpital en 2014-2015, et 8,6 millions cette année.
«Bien que regrettable, la mise en place des grands projets d'optimisation va se traduire par une réduction de la taille de l'effectif. Au cours des semaines à venir, nous allons être en mesure d'être plus précis au niveau des impacts sur la main-d'oeuvre. L'objectif est de minimiser les conséquences pour le personnel en misant sur l'attrition, les départs à la retraite, la supplantation et en affichant les postes vacants afin d'offrir de nouvelles responsabilités aux personnes affectées», peut-on lire dans le document.
Tous les secteurs touchés
Lors d'une rencontre lundi, la CSN, qui représente les employés de bureau, a appris qu'environ 40 postes de plus seraient supprimés.
L'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux a pour sa part appris que quatre ingénieurs en aménagement du bâtiment perdraient leur emploi. Le syndicat anticipe aussi des abolitions de postes dans les laboratoires.
Du côté des infirmières, 42 postes vacants ont été abolis et une quarantaine d'autres ont été supprimés lors de la première vague de compressions qui, au total, visait à épargner 28 millions. La deuxième phase vise à introduire des infirmières auxiliaires dans quatre unités, car elles coûtent beaucoup moins cher que leurs collègues formées au cégep ou à l'université. Elles peuvent cependant assumer moins de tâches. Au bloc opératoire, on veut par exemple hausser leur proportion de 15% à 25%.
Le nombre total d'employées n'augmentera pas, a cependant précisé la directrice des ressources humaines, Joanne Brodeur, ce qui porte à croire que des postes d'infirmières cliniciennes et praticiennes seront abolis. «Est-ce que ça va être 5 postes ou 50 postes d'infirmière abolis? À ce stade-ci, je n'en ai aucune idée», a affirmé Mme Brodeur.
Cette dernière a aussi indiqué que 15 postes de cadre seraient abolis. Ils s'ajoutent aux 13 déjà supprimés lors de la première vague de compressions.
En décembre dernier, le ministre de la Santé a placé le CUSM en quasi-tutelle en nommant un accompagnateur spécial mandaté pour l'aider à corriger un déficit anticipé de 115 millions en 2012-2013.
Le gouvernement doit maintenant approuver les six grands projets d'optimisation.
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