Le chat sort du sac.
Les représentants de La Presse ont montré quelle était leur priorité : « Si le fédéral exige l'abandon de la ligne éditoriale, on va abandonner le statut de charité » a dit Guy Crevier aujourd’hui à Québec.
Ils veulent que leur ligne éditoriale demeure fédéraliste tout en ayant un statut d’organisme de charité.
Autrement dit, ils veulent le beurre et l’argent du beurre. Tous les avantages d’être un OBNL sans aucun des inconvénients.
http://www.journaldequebec.com/2018/06/06/le-pq-sen-prend-a-la-ligne-editoriale-de-la-presse
Ça prend quand même du front tout le tour de la tête pour venir dire aux parlementaires (et aux citoyens québécois) qu’ils veulent recevoir notre aide financière pour continuer à véhiculer leur idéologie.
Ils vont devoir faire un choix : comme l’a rappelé Pascal Bérubé, un organisme de charité ne peut appuyer ouvertement une option politique ou un candidat. C’est antinomique.
Et avant que vous ne me sortiez cet argument, je vous réponds tout de suite au sujet du prévisible « On le sait bien, au Journal, vous aussi vous avez une ligne éditoriale », hé bien, non, il n’y en a pas.
Il n’y a pas d’éditorialistes chez nous, pas de politique éditoriale, pas de ligne éditoriale, mais des chroniqueurs qui choisissent, chacun de leur côté, indépendamment de la direction, de l’orientation et du contenu de leurs textes.
C’est ainsi que l’a voulu le fondateur Pierre Péladeau. Lors d'élections, municipales, provinciales ou fédérales, le Journal ne vous dit pas pour qui voter.
À La Presse, oui. Toujours du même bord. Et ils voudraient continuer à le faire même en ayant un statut d'organisme de charité ?
J'ai comme l'impression que l'on nous prend pour des poires.
AJOUT: Pour mémoire, dans un texte de Joël-Denis Bellavance publié en 2013 dans La Presse on retrouve cet extrait, savoureux au sujet de feu Paul Desmarais: "L'homme d'affaires tenait aussi à ce que La Presse, le principal quotidien de son entreprise de presse, défende bec et ongles les principes du fédéralisme et l'unité canadienne dans ses pages éditoriales. «Le point de vue des séparatistes peut apparaître, mais la ligne éditoriale est fédéraliste. Il n'y a pas d'ambiguïtés», avait-il dit au magazine Le Point.
http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/paul-desmarais-1927-2013/201310/10/01-4698655-le-federaliste.php