La ministre Geneviève Guilbault veut moderniser la police

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Dépolitiser la police ? Bonne chance !


Soucieuse de «restaurer la confiance», la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, croit qu’il est temps d’entreprendre une grande modernisation de la police au Québec. 


Dans une entrevue à notre Bureau d’enquête, Mme Guilbault a annoncé qu’elle souhaite d’abord déclencher un débat sur les changements à apporter. 


«Ça fait 20 ans qu’on a le même régime pour les organisations policières, a-t-elle déclaré lundi. Il y a 20 ans, il n’y avait pas de caméras dans les téléphones, de médias sociaux, de nouvelles technologies, de radars photo.» 








Au cours des dernières années, la gestion des principaux corps policiers, qu’il s’agisse du Service de police de la Ville de Montréal, de la Sûreté du Québec ou de l’Unité permanente anticorruption, a fait la manchette. 


Plusieurs questions se posent sur la conduite des enquêtes policières, notamment à l’UPAC, à la suite de fuites de renseignements policiers dans les médias. L’ex-commissaire de l’UPAC Robert Lafrenière a ensuite démissionné mystérieusement l’an dernier.  





Mme Guilbault a expliqué sa préoccupation de «restaurer la confiance entre la population et les policiers». «Je comprends les questionnements, les réactions et l’impatience de la population envers certaines histoires qu’on lit, qu’on entend.» 





Photo Simon Clark




FORMATION 


Mme Guilbault constate que certaines enquêtes policières «ne connaissent pas le dénouement auquel on se serait attendus». 


Elle reconnaît que les investigations qui touchent des personnalités politiques ou sur la corruption sont plus difficiles. Selon elle, la formation des enquêteurs doit être améliorée. «Les enquêtes qui se font à l’UPAC sont extrêmement complexes», a-t-elle dit. 





Photo Simon Clark




Au-delà de la formation policière, la ministre veut aborder plusieurs sujets, dont le coût et l’organisation des services policiers. L’indépendance et l’intégrité des corps policiers seront également discutées. «C’est important de maintenir une très grande distance entre le politique et les services policiers», a indiqué la ministre. 


LIVRE VERT 


La première étape de sa démarche sera le dépôt d’un «livre vert» en décembre. Dans le document, la ministre présentera «des constats sur la réalité policière en 2019». 





Photo Simon Clark




«Ce livre vert, en plus d’offrir un portrait de la situation, va pouvoir orienter une réflexion que je souhaite la plus large possible», a-t-elle dit. 


Il y aura un débat public et des interventions d’experts. Mme Guilbault lance un appel à l’opposition pour déterminer le cadre des échanges. Une commission d’enquête est écartée. Mais il pourrait s’agir d’une commission spéciale ou parlementaire. 





Photo Simon Clark




Une refonte de la Loi sur la police, qui n’a subi que des modifications mineures ces dernières années, est possible. Les derniers changements majeurs avaient été effectués en 2001, à la suite de la commission Poitras. «Il y a toutes sortes de choses qui ont évolué à vitesse grand V, mais la réalité, les lois, le contexte ne s’est pas ajusté parce qu’aucun gouvernement ne s’est attardé à ça», a affirmé la ministre. 


SUJETS DE RÉFLEXION SOUMIS PAR LA MINISTRE  



  • Carte policière, niveaux de service et enjeux économiques 

  • Partage des responsabilités entre Québec et les municipalités 

  • Maintien de l’ordre et réduction de la criminalité 

  • Technologie, cybercriminalité et médias sociaux 

  • Rôle des partenaires du domaine de la sécurité 

  • Attentes légitimes des citoyens, indépendance et protection de l’intégrité 

  • Encadrement et bien-être des policiers 








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