La francisation pour les nuls

le passé colonialiste de la France fait davantage progresser le français langue du travail à Montréal que notre loi 101

Recensement 2006 - langue de travail

Texte publié dans Le Devoir du vendredi 7 mars 2008
Les nuls en préparation des repas recourent aux plats pré-cuisinés. Les
édentés se nourrissent d'aliments pré-digérés.
Voilà que pour maintenir tout
juste l'usage du français au travail chez les nouveaux arrivants à
Montréal, le Québec ne s'en tire qu'en sélectionnant massivement des
immigrants pré-francisés. Car disons-le bien, les analystes de Statistiques
Canada eux-mêmes admettent que c'est à une forte hausse de la proportion
d'immigrants maghrébins connaissant le français avant leur arrivée au
Québec qu'on doit le statu quo de la part notre langue officielle au
travail chez les immigrants dans la métropole.
Ce que démontrent donc les
tout récents chiffres du recensement, c'est que le marché du travail
montréalais actuel francise moins qu'en 2001. Bref, même un demi-siècle
après l'indépendance de l'Algérie, du Maroc, de la Tunisie et tutti
quanti, le passé colonialiste de la France fait davantage progresser le
français langue du travail à Montréal que notre loi 101.
Avis à nos
législateurs : la Charte québécoise de la langue française dans sa forme
actuelle est manifestement au bout de son rouleau.
Christian Gagnon

Montréal
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CHRISTIAN GAGNON, ing.
_ L’auteur a été président régional du Parti Québécois de Montréal-Centre d’octobre 2002 à décembre 2005





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