Le nombre de naissances au Québec a chuté en 2017 à 83 900, soit son plus bas niveau depuis 2006. Même scénario pour l’indice de fécondité : il est descendu à 1,54 enfant par femme en âge d’avoir des enfants, son pire score depuis 2004.
Dans le cadre de l’imminente campagne électorale, j’ai hâte de voir si les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale (Parti libéral, Parti québécois, Coalition avenir Québec et Québec solidaire) proposeront une politique familiale susceptible de recréer un mini « baby boom » au Québec.
À la lumière des statistiques démographiques compilées par l’Institut de la statistique du Québec, c’est sous l’actuel gouvernement Couillard que la baisse des naissances représente une nouvelle tendance au Québec.
Forte hausse sous Charest
Sous le précédent régime libéral de Jean Charest, de 2003 à 2012, on avait assisté à une forte augmentation. Le nombre annuel de naissances avait fait un bond de 16 455, passant de 72 478 (2002) à 88 933 (2012). Durant la seule année complète du plus récent gouvernement péquiste, en 2013, le nombre de naissances était resté au même niveau qu’en 2012 ou presque.
Quant à l’indice de fécondité, il est passé de 1,475 enfant par Québécoise, en 2002, à 1,73 en 2009. Par la suite, il a commencé à perdre des plumes. En 2013, il s’établissait à 1,65. Le recul de l’indice de fécondité s’est poursuivi sous le régime Couillard pour atteindre 1,54 à la fin de 2017.
Autre indicateur démographique mis à rude épreuve ces dernières années au Québec : l’accroissement naturel, c’est-à-dire l’écart annuel entre le nombre de naissances et le nombre de décès.
L’année 2017 s’est avérée à ce chapitre la plus « poche » depuis 2002. Sous le gouvernement Charest, l’accroissement naturel avait atteint le nombre de 30 848 en 2009, en hausse de 14 000 par rapport à 2002. Après, l’accroissement naturel a commencé à se dégrader. En 2013, sous Pauline Marois, l’accroissement naturel se chiffrait à 27 552. Puis, à la fin de l’année dernière, sous le gouvernement Couillard, l’accroissement naturel est tombé à 17 600, soit presque 10 000 de moins qu’en 2013.
Cette forte « décroissance » s’explique par l’effet combiné de la croissance du nombre de décès en raison du vieillissement de la population et de la baisse du nombre de naissances de bébés.
Mais...
Si on se compare à l’Ontario, le Québec (avec son 1,54 enfant) détient encore un indice de fécondité légèrement supérieur. En Ontario, l’indice s’élève à 1,46. On devance également Terre-Neuve (1,42), la Nouvelle-Écosse (1,42) et la Colombie-Britannique (1,40).
Fait important à noter : de toutes les provinces, le Québec est reconnu pour offrir les politiques familiale et sociale les plus généreuses au Canada.
On y retrouve le programme universel de services de garde subventionnés, le crédit d’impôt pour frais de garde, le Régime d’assurance parentale, le programme de Soutien aux enfants, le supplément pour l’achat de fournitures scolaires, le crédit d’impôt de solidarité, etc.
En termes de dépenses fiscales, le gouvernement Couillard calcule qu’il a accordé aux familles en 2017 quelque 3,8 milliards de dollars en crédits d’impôt et autres avantages fiscaux.