Je fais référence à l'émission intitulée AU TOUR DE L'HISTOIRE présentée sur le canal VOX le dimanche soir et animée par Jean Barbe.
Ce soir, le 25 mars 2012, le titre de l'émission est LA NUIT DES LONGS COUTEAUX qui, selon l'histoire, eu lieu dans la nuit du 4 au 5 novembre 1981, dans le contexte d'une conférence fédérale-provinciale portant sur le rapatriement de la constitution canadienne.
Parmi les invités, on note: Louis Bernard, ancien secrétaire du Gouvernement du Québec en action à ce moment, un historien Bédard, l'ex-ministre fédéral Marc Lalonde, Max Nemni et Frédéric Bastien, un jeune historien très bien documenté.
Le sujet est passionnant pour plusieurs raisons.
Je fais partie des Québécois qui ne se reconnaissent pas dans cette constitution qui est l'oeuvre d'une personne. Cette personne, prétendait savoir ce qui était bon pour les Québécois. Je crois que toute son oeuvre politique a été orientée pour contrer par la force les aspirations légitimes du peuple du Québec. Qui sème le vent récolte la tempête. L'ironie avec cet ex PM du Canada, il a brimé plusieurs fois les libertés des Québécois et il a tenu à inclure dans la constitution rapatriée une charte des droits et libertés.
De toute façon, encore aujourd'hui, les fruits de cette constitution sont amers. Pour vous en convaincre, vous n'avez qu'à lire l'Arrêt signé par le Jupe Louis LeBel sur les écoles passerelles. La décision de cet éminent Juge, que j'ai lue, est truffée de contradictions entre ce qu'il exige des fonctionnaires du Ministère de l'Éducation du Québec et ce qu'il applique lui-même.
Le Juge Louis LeBel fait la démonstration noir sur blanc que ce Tribunal est capable de régler des cas individuels et incapable de protéger des droits collectifs en danger comme la fragilité de l'école française du Québec dans le contexte de l'Amérique du Nord.
Comme Marc Lalonde et Louis Bernard l'ont souligné, la Constitution de 1982 a enlevé des droits aux gouvernements pour les remettre entre les mains des Juges. C'est une démission de nos élus et c'est un déficit démocratique parce que les Juges ne sont pas élus. Penser qu'ils sont au-dessus de la mêlée et qu'ils sont de bons juges, cela est illusion surtout avec tout le phénomène de la limite de toute jurisprudence qui est différente de la chose jugée, de la limite des interprétations tarabiscotées.
Comme l'a souligné Louis Bernard, en complet accord avec l'atmosphère créée par Stephen Harper ces années-ci, le rapatriement de la Constitution sans le consentement signé du Québec « a divisé le Canada sociologiquement en 2. Le Canada se construit sans le Québec.»
D'autre part, l'ex-ministre fédéral Marc Lalonde ne s'inquiète pas de cette situation. Il dit, depuis 30 ans, le Québec a-t-il pâti de cette constitution ? Au contraire.» Il ajoute, je cite de mémoire:« Il n'y a pas de pression actuellement au Canada pour changer la constitution du Canada. ... C'est que les canadiens et les québécois en sont satisfaits.»
Je fais partie des Québécois qui ne se sentent pas appartenir de coeur au Canada. Pour moi, le Canada est un pays étranger, voisin à l'ouest de la frontière du Québec. J'aimerais que ce Canada lointain reste tranquille envers les aspirations du Québec à devenir un pays. Malheureusement, l'honnêteté du Canada a fait défaut à plusieurs reprises pour contraindre le Québec dans une voie obligée, embellie par des commandites et autres malversations.
J'espère qu'un jour, bientôt, le Canada réalisera à quel point le Québec et le Canada se sont séparés et les Québécois pourront se donner une nouvelle constitution à eux, à leur image et selon leur génie. Et les canadiens-anglais pourront se réjouir de leur constitution bien à eux.