Pauline Marois a repris depuis la rentrée parlementaire, mardi, là où elle avait laissé en juin : développer une perte de confiance généralisée en Jean Charest, sur le plan personnel.
Elle attaque sur deux plans qui se rejoignent facilement dans l’esprit des citoyens.
D’abord, Jean Charest a menti effrontément, martèle-t-elle, sur l’importance des pertes de la Caisse de dépôt et placement et leurs conséquences dans les poches des citoyens; il a menti sur le déficit à appréhender; il a menti sur une récupération de sa part des deux points de TPS libérés par le gouvernement Harper pour les appliquer à la TVQ.
Mme Marois cherche à installer l’idée que Jean Charest est en quelque sorte un menteur pathologique, comme il existe des joueurs pathologiques. Le terme « menteur » est remplacé au besoin par des synonymes comme « tricheur » ou elle paraphrase, mais cela revient au même.
Le lien est subjectif, mais si un premier ministre et ses collègues ont pu mentir ainsi pendant des mois, ils peuvent bien tricher également lorsqu’il s’agit du respect des règles d’éthique les plus élevées par les membres du gouvernement.
Les cas des ex-ministres David Whissell, Philippe Couillard et du nouveau député de Rivière-du-Loup, Jean D’Amour, qui se sont placés à la limite acceptable des règles d’éthique, lui fournissent des munitions pour nourrir le doute dans la population sur l’intégrité du gouvernement libéral. Les odeurs de corruption qui émanent de Montréal la servent bien dans cette opération.
Le premier ministre étant le premier gardien de l’intégrité des membres de son gouvernement, c’est sur Jean Charest l’homme que ce doute retombera.
Dans un tel contexte, l’obstruction systématique du PQ au projet de loi 40 libérant le gouvernement Charest de la loi sur le déficit 0 devient en plus une très sage précaution.
Peu de résultats
La chasse à l’homme de Pauline Marois n’a pas été fructueuse depuis l’hiver dernier. Elle n’a fait aucun gain dans les intentions de vote, alors que Jean Charest a par contre gagné des appuis.
La répétition est cependant l’une des clés en communications politiques comme dans la mise en marché de tout autre produit. « Petit à petit, le ruisseau traverse le rocher », avait l’habitude de répéter Claude Ryan lorsqu’il était chef du Parti libéral, face à René Lévesque.
La supposition, la criminalité par association, les accusations sous le couvert de l’immunité parlementaire, finissent par coller à la peau des personnes ciblées. Le cas extrême est peut-être celui de l’ex-ministre libéral fédéral Alfonso Gagliano, qui n’a pourtant jamais été traduit devant une cour criminelle relativement à sa carrière politique, dont cette même carrière a pris fin abruptement à la suite du déluge d’accusations déversées sur lui par des adversaires et dont la réputation est irrémédiablement entachée. Pour une majorité de Québécois, il demeurera un être méprisable.
Sans aller jusque-là, ces méthodes sont très efficaces pour faire battre quelqu’un.
Vieille recette
Le cynisme est à son paroxysme dans la population à l’égard de l’honnêteté intellectuelle et de l’intégrité de la classe politique. Taper sur ce clou est la recette la plus éprouvée depuis l’époque des Romains. Elle détourne en plus l’attention de son propre programme et de sa propre personnalité.
La chasse à l'homme
Mme Marois cherche à installer l’idée que Jean Charest est en quelque sorte un menteur pathologique, comme il existe des joueurs pathologiques.
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