La bonasserie des carpettes

Billet de Caroline

Dans sa chronique [Les Bonnes Pâtes->7707] le prolifique chroniqueur Richard Martineau relate une soirée passée avec sa blonde dans un restaurant italien du Vieux-Montréal où, parce qu’elle venait de Toronto, « l’hôtesse qui accueillait les clients ne parlait pas un maudit mot de français. Pas un. »
Martineau souhaitait, pour marquer son irritation, quitter l’établissement mais, fait-il valoir dans son article, « on était crevés, on avait faim et il était tard ».
Aussi bien satisfaire sa faim et écrire un papier le lendemain.
De toute manière, ventre affamé n’a pas d’oreilles.
On chiale. On dénonce. C’est là que ça s’arrête.
Ce qui fait dire à Martineau : « Maudit qu’on est bonasse, au Québec. »
On veut être servis dans sa langue mais
parce qu’on a faim, qu’on est crevés et qu’il est tard
on s’en tire avec une crisette de diva qui ne freine en rien
l’anglicisation « à la vitesse de la lumière »
de certains quartiers.

Toutes les raisons sont bonnes
pour ne pas joindre le geste à la parole.
Qu’il s’agisse du français ou de l’indépendance du Québec,
on chiale, on dénonce.
C’est là que ça s’arrête.
Pourtant, qu’est-ce qu’il en coûterait de ne pas fréquenter les établissements qui reçoivent, servent, soignent, affichent en anglais, ont un nom anglais ?
Qu’est-ce qu’il en coûterait de dire :
«Vous ne parlez pas français ? Tant pis pour vous ! »
« Le 24 juin, on sort les drapeaux et la bière.
Et le lendemain, on se remet à faire la carpette »
s’indigne Martineau qui se donne en exemple.
Un bel exemple de pâte molle accompagnée d’un verre de vin.

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
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Chapitre 2
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Chapitre 3
http://www.tagtele.com/videos/voir/73967/1/





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2 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    16 juillet 2007

    Je viens à mon tour manger du Martineau puisque son courriel, il ne l'ouvre même plus, de son propre aveu. Dans le même ordre d'idée, s'agissant de faire la leçon, quand il levait le nez sur l'exemple que la France pouvait nous servir à différents points de vue, je lui rappelais que Martineau, ce n'est pas Martinovich, donc qu'il est descendant de la France, notre Mère-patrie, comme tout Québécois froncophone, qu'on aime ou non. Je lui faisais remarquer que c'est toujours un meilleur exemple que le pays de ses vacances habituelles, la République Dominicaine, reconnue esclavagiste sur les ouvriers de la canne à sucre, originaires de Haïti.

  • Raymond Poulin Répondre

    16 juillet 2007

    Je vous raconte une petite histoire non pas de carpette mais, encore mieux, de moquettes.
    Nous sommes dans un restaurant de la Côte-des-Neiges que je ne connais pas à ce moment. Une douzaine d'universitaires indépendantistes. Arrive le moment de prendre connaissance du menu. Il est rédigé exclusivement en anglais, et le serveur s'exprime seulement en anglais. Les collègues, dont un professeur aussi poète et romancier, grand pourfendeur de carpettes et séparatiste millésimé, passent alors à l'anglais comme ils passeraient en quatrième sur un feu orange. Arrive mon tour. J'exige poliment, en français, un menu rédigé dans cette langue. Le serveur me répond tout aussi aimablement, en anglais, qu'il n'y en a pas et qu'il ne comprend pas un mot de français (ben voyons!). Alors, je me lève de table et propose que nous allions ailleurs. Stupeur des onze autres et protestation de ma moquette millésimée: «Mais voyons, ça ne se fait pas!» Je tire ma révérence après une tirade plutôt ironique. Bien entendu, j'ai terminé la soirée seul, ailleurs et mal élevé.
    Moralité: ce n'est pas seulement les affirmationnistes, les nationalistes mous et les fédéralistes par habitude qu'il faut convaincre mais d'abord les indépendantistes "bien élevés". Misère...
    Raymond Poulin