Le mouvement environnemental québécois n’a pas manqué de signifier sa déception de voir le gouvernement Marois faire preuve d’une ouverture certaine à un deuxième projet de transport de pétrole des sables bitumineux vers le Québec. Surtout que, cette fois, il s’agit uniquement d’utiliser le sol québécois pour faire transiter des centaines de milliers de barils d’or noir vers le Nouveau-Brunswick.
Le coordonnateur d’Équiterre, Steven Guilbault, est d’autant plus surpris que Pauline Marois avait promis de réduire la place du pétrole dans le portefeuille énergétique du Québec au cours de la dernière campagne électorale. « Elle est venue nous rencontrer et elle nous a dit qu’elle souhaitait mettre en place une stratégie de réduction de la dépendance au pétrole. On visait 30 % d’ici 2020 et 60 % d’ici 2030. Le Parti québécois a aussi annoncé un objectif ambitieux de réduction des gaz à effet de serre. »
« Depuis qu’ils sont au pouvoir, a-t-il ajouté en entrevue au Devoir, on n’a pas eu vent de quoi que ce soit par rapport à ça, mais on a eu droit à la formation d’un groupe de travail avec l’Alberta sur l’arrivée ici des sables bitumineux dont on ne sait rien. Qui siège à ce comité ? Quels sont les sujets étudiés ? Est-ce que le rapport sera rendu public ? »
La formation d’un deuxième groupe de travail a été annoncée lundi, cette fois pour discuter d’un ambitieux projet d’oléoduc qui rejoindrait le Nouveau-Brunswick. Et le gouvernement a clairement fait savoir qu’il était ouvert à l’exploitation pétrolière en Gaspésie, mais aussi sur l’île d’Anticosti. « Je suis sidéré, a laissé tomber mardi M. Guilbault. C’est complètement le contraire de ce qu’on nous avait promis. C’est décevant. En plus, dans le cas des sables bitumineux, on parle d’une des formes d’hydrocarbure qui émettent le plus de gaz à effet de serre. »
Tant Équiterre que Greenpeace réclament la tenue d’une audience générique du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement sur l’arrivée des sables bitumineux au Québec. « La saga des gaz de schiste a démontré hors de tout doute que, pour prendre des décisions éclairées, il importe de tenir des débats de société qui sont alimentés par l’intelligence citoyenne et celle des groupes environnementaux et non pas seulement par l’industrie », a d’ailleurs fait valoir Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace
Questionné mardi au sujet de la forme que pourrait prendre une évaluation environnementale des projets d’oléoduc, le ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs n’a pas donné de précisions.
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