L’opposition à Québec a dénoncé mercredi les retards « inadmissibles » et le « cafouillage » du ministère de l’Éducation dans la préparation du programme d’éducation à la sexualité.
« J’ai peur que des gens deviennent contre le programme d’éducation à la sexualité, et ce n’est pas ce qu’on souhaite », s’inquiète Jean-François Roberge de la Coalition avenir Québec (CAQ).
Le Journal publiait mercredi que les enseignants ne se sentent pas prêts à parler de sexualité en classe, alors que dans six mois, l’implantation de ce programme sera obligatoire dans toutes les écoles du Québec.
Le Journal constatait notamment que les canevas pédagogiques fournis par le ministère sont incomplets, même si un projet pilote est en marche depuis deux ans.
« C’est inadmissible », s’exclame Carole Poirier du Parti québécois (PQ).
Les enseignants dénonçaient aussi le flou entourant la façon dont ils seront formés.
« Si seulement on avait formé les enseignants graduellement au cours des 18 derniers mois, on n’en serait pas là », dit M. Roberge, qui parle de « cafouillage ».
Le ministre Sébastien Proulx s’est dit convaincu mercredi que les enseignants seront prêts à temps et que les écoles n’auront besoin de forcer aucun prof pour ce programme. « Moi, je pense qu’on aura assez de gens disponibles. »
1,2 prof
Les directeurs d’école sont toutefois sceptiques et veulent savoir ce qu’ils devront faire, advenant qu’il n’y ait aucun professeur volontaire dans leur école, explique Lorraine Normand-Charbonneau, de la Fédération québécoise des directions d’établissements d’enseignement (FQDE).
Elle estime que pour une école secondaire de 800 élèves, le programme d’éducation à la sexualité demanderait l’équivalent de 1,2 professeur à temps complet.
Malgré tout, ni les partis de l’opposition ni la FQDE ne croient qu’il est nécessaire de repousser l’entrée en vigueur du programme.