Au mois de juin, à la suite de la mort de George Floyd, qui a enflammé les États-Unis, des manifestations eurent lieu à Montréal, pour dénoncer le supposé « racisme systémique » de la société québécoise.
Les manifestants ne se rendaient pas compte, manifestement, qu’ils plaquaient sur elle une grille d’analyse n’ayant rien à voir avec sa réalité.
Trump
Il faut dire que les manifestations se passaient essentiellement en anglais. Les manifestants ne se rendaient pas compte qu’en traitant le français comme un détail insignifiant, ils se comportaient comme des colonisateurs et colonialistes au service de l’empire américain.
Dimanche, on a assisté, sous une autre forme, à une nouvelle manifestation de cette américanisation de nos mentalités.
Dans la grande manifestation contre les mesures sanitaires, on trouvait de nombreux drapeaux américains et même des pancartes pro-Trump.
À moins que je ne me trompe, Donald Trump n’est pas un homme politique d’ici. Pourquoi dès lors s’en réclamer ? Il y a des limites à s’auto-elvis-grattoniser.
On devine que dans l’esprit de ses « partisans », Trump est devenu le symbole de la résistance aux élites mondialisées et, si on comprend bien, au zèle sanitaire.
Mais le fait est que nous sommes à ce point dominés par l’imaginaire américain que nous ne trouvons plus nos propres mots et symboles pour exprimer notre protestation.
Le mouvement antimasque a atteint une ampleur réelle : il ne rejoint pas que des coucous et des conspirationnistes, il rejoint des citoyens qui jugent sévèrement la gestion de la crise, ce qui ne devrait pas être interdit.
États-Unis
Mais ce mouvement, pour être pris au sérieux, doit cesser de hurler bêtement à la dictature sanitaire et ne pas verser dans le sous-trumpisme de province.
De tout cela, je tire une conclusion : les wokes et les Elvis Gratton ont en commun de vivre mentalement aux États-Unis. Qu’ils se rapatrient au Québec et nous pourrons parler raisonnablement.