Les jeunes réfugiés ukrainiens qui seront accueillis au Québec dans les prochaines semaines fréquenteront des écoles francophones, mais certains pourraient éventuellement être scolarisés en anglais, de façon temporaire, si la situation l’exige.
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C’est du moins que ce l’on peut comprendre de la position du gouvernement Legault, qui a réagi mardi à la demande de l’Association des commissions scolaires anglophones du Québec d’offrir au besoin des «exemptions humanitaires» à de jeunes Ukrainiens afin de leur permettre d’être scolarisés en anglais.
«L’anglais est sans doute la langue seconde de certains de ces enfants qui ont déjà vécu tellement de choses. Les neuf commissions scolaires anglophones encouragent le gouvernement à faire preuve de compassion en permettant à certains d’entre eux de fréquenter nos écoles pour des motifs humanitaires, où ils apprendront et le français et l’anglais », a affirmé son président, Dan Lamoureux, dans un communiqué.
Invité à réagir, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a indiqué que ces futurs élèves seront scolarisés en français, dans le respect de la loi 101, comme ce fut le cas pour les réfugiés syriens arrivés dans la province il y a environ cinq ans.
«La Charte de la langue française s’applique à tous les nouveaux arrivants, sans distinction», a-t-il affirmé au Journal.
Le réseau scolaire francophone est tout à fait capable de les accueillir convenablement, selon M. Roberge. «On a des services d’interprètes, des services psychosociaux, tout ce qu’il faut pour accueillir ces gens-là et les rassurer, pour ensuite qu’ils s’intègrent à la société québécoise», a-t-il ajouté.
Legault ouvre la porte
De son côté, le premier ministre Legault a plutôt affirmé, en réponse à une question en anglais, que des élèves ukrainiens pourraient être scolarisés en anglais pendant une période transitoire afin de leur venir en aide.
«We may have an interim situation where we can help them this way», a-t-il déclaré, avant de préciser que les nouveaux arrivants doivent envoyer leurs enfants à l’école en français. «But in the interim period, of course we’ll accommodate them», a ajouté M. Legault.
Au cabinet du ministre Roberge, on a par la suite affirmé que ces deux positions ne sont pas nécessairement en contradiction, puisque cette «période de transition» n’est pas nécessaire pour l’instant et qu’il est encore trop tôt pour dire si elle le deviendra.
L’article 85.1 de la Charte de la langue française prévoit que le ministre de l’Éducation peut, «lorsqu’une situation grave d’ordre familial ou humanitaire le justifie», déclarer un enfant admissible à l’enseignement en l’anglais à la suite d’une recommandation d’un comité d’examen.
Il s’agit toutefois de cas «très rares», puisque cette disposition législative vise des situations tout à fait particulières, et non l’ensemble d’une communauté, explique-t-on au cabinet du ministre Roberge.
Québec a indiqué la semaine dernière ne pas avoir fixé de limite concernant le nombre de réfugiés ukrainiens qui pourraient être accueillis dans la province au cours des prochaines semaines.
Avec la collaboration de Marc-André Gagnon et Geneviève Lajoie.