«J’ignorais que ça irait aussi loin»

Sylvie Roy regrette qu’il manque un visage humain à la CAQ, qui parle trop d’économie

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Legault est en train de faire la preuve de la non pertinence de la CAQ





La députée d’Arthabaska, Sylvie Roy, a annoncé mercredi qu’elle quittait la Coalition avenir Québec. Son ancien parti a répliqué qu’elle avait des «problèmes de comportement». Un employé caquiste a écrit sur Twitter qu’elle souffrait d’alcoolisme, avant d'effacer son message. Le chef François Legault lui-même a déclaré aux médias qu’il lui a demandé de consulter un médecin. Mme Roy, élue pour la première fois en 2003 sous la bannière de l’ADQ, revient sur cette tempête et se confie au Journal.



Vous dites que vous avez prévenu votre mère qu’une «tempête allait souffler». Vous attendiez-vous à devenir une cible de cette façon?




Je ne pensais pas que ça pouvait aller aussi loin. C’est une première: je n’ai jamais vu ça, ce type d’attaques personnelles lors du départ d’un député. Habituellement, ça ressemble plus à une ode funéraire. Ça démontre l’état d’esprit de François Legault, qui a ordonné ça à François Bonnardel, son soldat. Il y a pourtant une règle non écrite sur les attaques personnelles. Moi, je n’en fais jamais.




Êtes-vous déçue par François Bonnardel? Il est de la première vague de l’ADQ et il a été votre collègue pendant plus de 10 ans.




C’était un ami. Je l’ai souvent protégé dans certaines de ses choses. On peut malheureusement s’attendre à tout en politique. Y compris les couteaux dans le dos. Je pense que François Bonnardel agit sur l’ordre de François Legault. Ce n’est pas dans son tempérament d’être comme ça. Que voulez-vous que je vous dise? Il est le mercenaire de François Legault. Ça démontre qu’ils n’ont pas de classe. Ça démontre qu’ils sont paniqués.




Vous dites que vous êtes partie pour récupérer votre liberté d’expression. Vous aviez perdu votre droit de parole?




Avec la fusion de la CAQ et de l’ADQ, je suis disparue. Sauf pendant les périodes électorales, bien sûr. Là, on me plaçait comme un trophée à côté de François Legault et, après, on me renvoyait dans le garde-robe. C’était très frustrant.




Vous ont-ils expliqué cette décision?




Ça fait trois ans que ça dure. Ça ne changera jamais. Quand je proposais des sorties publiques, ils me disaient toujours non. Plein de gens de partout au Québec m’ont écrit pour me dire: comment ça se fait qu’on ne vous voit plus? Pourquoi Legault vous cache?




Êtes-vous toujours d’accord avec la vision politique de la CAQ?




Oui, mais je trouve qu’il manque toutefois un volet humain. Ils ne font que parler d’économie, parce que, François Legault, ça lui ressemble. Mais, moi, j’aimerais qu’on discute d’autres enjeux. Je pense que ça explique le problème du parti, qui n’attire pas la clientèle féminine. On répète constamment la même chose. On le sait que le Québec est le 57e État sur 61 États en Amérique du Nord pour sa richesse. On doit s’inscrire dans le débat public. Il faut que les journalistes reprennent notre travail.




Vous trouvez que l’économie, ce n’est pas intéressant?




L’économie, ça m’intéresse et ça intéresse les Québécois. Quand on parle d’économie et de pouvoir d’achat, ça m’intéresse. Quand je vois des commerces qui ferment et des gens qui paient leur épicerie avec des petits coupons, ça m’intéresse. Quand une personne déroule le rebord de vieux cafés en espérant en avoir un gratuit, ça me dérange. Mais il faut être dans le concret.



 




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