Ludovic Hirtzmann - «C'est un changement salutaire. Un chef sécessionniste responsable doit toujours travailler en accord avec l'opinion publique», a déclaré le chef du Parti libéral fédéral, Stéphane Dion. Le plus farouche partisan d'un Canada uni a félicité Pauline Marois pour son renoncement à tenir un référendum au cours d'une première législature. Si elle est élue, la chef du PQ veut désormais entreprendre une «conversation nationale» sur la souveraineté avec les Québécois. Le virage politique de Pauline Marois s'explique par la déroute des péquistes (Parti québécois) lors des élections provinciales de mars 2007, où le mouvement souverainiste a subi le plus important revers électoral de son histoire. La «conversation nationale » a suscité l'ironie, tant chez les opposants de Pauline Marois que chez ses partisans. Mario Dumont, le chef de l'Action démocratique du Québec, principal parti d'opposition avec le PQ, a rappelé : «On a assez parlé de la souveraineté . Cela fait déjà 40 ans. J'ai du mal à voir comment cette fois-ci on va avoir un débat différent.» La teneur de la «conversation nationale» de Pauline Marois est bien confuse. «Nous allons entreprendre de parler aux Québécois. Pas d'un référendum, mais des raisons qui nous poussent à vouloir notre propre pays. Il me semble que c'est clair, cela ?», a dit le chef péquiste. Dans un éditorial publié le 7 mars dernier, le quotidien anglophone montréalais Thé Gazette s'est gaussé de ce Québec qui «semble avoir un parti séparatiste qui n'est pas séparatiste», avant de s'interroger : «Alors que les purs et durs conservent la vieille notion (d'indépendance), la plupart des Québécois continuent leur chemin, dans un système fédéral qui sert bien tous les Canadiens. Pourquoi, alors, quelqu'un a-t-il besoin du Parti québécois ?» Le PQ fêtera ses 40 ans en octobre prochain. Dans le parti fondé par René Lévesque, qui doit se retourner dans sa tombe, l'indépendance est devenu un mot tabou.
Déception
Dimanche soir, lors de la clôture des travaux du conseil national, quelques militants ne cachaient pas leur déception. L'ex-député de l'Assomption, Jean-Claude Saint-André, a déploré : «Nous venons de démissionner de l'objectif de faire du Québec un pays.» Pauline Marois fait le pari, certainement juste, que l'abandon de l'indépendance lui permettra de gagner des électeurs lors des prochaines consultations électorales. Lors du conseil national, Pauline Marois a concentré ses attaques sur le gouvernement du premier ministre, Jean Charest, en se lançant dans un vibrant plaidoyer pour une social-démocratie québécoise, mais, exception faite de quelques propositions, son programme demeure bien mince. À moins qu'il ne s'agisse d'un stratagème, en vendant l'âme du Parti québécois, Pauline Marois risque de transformer son mouvement en coquille vide.
Indépendance du Québec : les souverainistes tournent la page
Le Parti Québécois renonce à organiser un référendum sur la souveraineté de la Belle Province.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé