Une recherche sur la toile m’a conduit à l’assertion selon laquelle la loi oblige chaque école à avoir un plan d’action pour prévenir et combattre l’intimidation et la violence. Ce plan doit entre autres indiquer comment prévenir l’intimidation, dénoncer les cas d’intimidation, assurer la confidentialité des plaintes et des renseignements, agir lorsqu’un cas est signalé par un élève, un professeur, un ami et soutenir les élèves qui vivent une situation d’intimidation, en tant que victime ou témoin. Le plan de lutte contre la violence et l’intimidation doit aussi prévoir des conséquences pour les élèves qui posent ce type de gestes, des sanctions qui peuvent aller des retenues aux lettres d’excuses à la suspension, voir à l’expulsion de l’école.
Mais que se cache-t-il sous ce pavé de bonnes intentions? Quelle est la réalité eu égard à la violence et l’intimidation à l’école? À ce sujet, les statistiques sont alarmantes: parmi les élèves de 4e , 5e et 6e année du primaire, 44 % disent avoir été victimes au moins une fois au cours de l'année scolaire d'insultes, 29 % de menaces, et 20 % de violence physique. De légères différences ont été observées chez les élèves du secondaire, 50% d’entre eux déclarant avoir été la cible d’insultes, 31% de menaces, 33% de vols et 16% de violence physique.
De nos jours, la violence dans les médias sociaux, auxquels sont dépendants la grande majorité des jeunes, est omniprésente. De facto, le respect envers autrui est devenu une valeur désuète et, par ricochet, le civisme a pris la même direction. Dans cette optique, les parents sont les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants et sont dans l’obligation de limiter le temps d’exposition de leur(s) enfant(s) aux médias sociaux.
Enfin, l’école se doit d’être cohérente avec son plan d’action pour prévenir et combattre l’intimidation et la violence, et faire preuve de rigueur envers les élèves violents à défaut de quoi les directions d’écoles se retrouveront placés dans une position de complices de la propagation de la violence dans leur établissement sans coup férir.
La violence engendre la violence
On ne compte plus les actes de violence perpétrés quotidiennement dans le monde, le conflit israélo-palestinien en étant une preuve percutante. Dans le giron de cette guerre de violence physique se dresse la violence psychologique préconisée notamment par le candidat à la présidence des États-Unis, Donald J. Trump, victime de deux tentatives d’assassinats en l’espace de deux mois.
Ici, au Québec, les gangs de motards ont repris sans vergogne le sentier de la guerre, le dernier drame perfide ayant entraîné dans la mort un jeune de 14 ans embrigadé sciemment pour tuer. Dans les écoles du Québec, la violence et le harcèlement font partie de la vie de tous les jours, le phénomène s’étant transformé en arène de gladiateurs moderne.
Mais que s’est-il donc passé pour que germe de façon systémique ces manifestations barbares? Pour ma part, je suis d’avis que le respect de la personne humaine a été relégué aux oubliettes, notamment en politique, la campagne électorale américaine de dénigrement en étant une manifestation flagrante.
Chez les jeunes, il ne fait aucun doute dans mon esprit que la dépendance aux médias sociaux, axés en grande partie sur la violence perfide et destructrice autour d’un personnage invincible faisant foi de héros, s’est ancrée pernicieusement au plus profond de leur inconscient.
Pas besoin d’être devin pour affirmer que la violence engendre la violence. Tant et aussi longtemps que ce comportement hargneux s’infiltreraperfidement dans les mœurs de la société, nous assisterons à l’émergence croissante de ce fléau qui gangrène la scène politique en particulier et la société civile en général.
Henri Marineau, Québec
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1 commentaire
François Champoux Répondre
23 septembre 2024Bonjour M. Marineau,
L’exemple vient d’en haut; si nous constatons de plus en plus de violence entre nous, c’est que la violence est banalisée et en plus, les adultes que nous sommes n’avons pas su introduire l’antidote efficace à celle-ci : l’amour, l’art d’aimer. Sans un contrepoids adéquat, c’est la violence qui régnera toujours et de plus en plus, car ses outils sont grandissants.
Je me souviens de ma mère qui nous disait d’arrêter de nous chicaner : on modérait et son but était atteint; aujourd’hui qui ose dire d’arrêter de nous chicaner? Personne; au contraire, c’est même valorisé de combattre. On le voit partout, même au sein de nos dirigeants politiques, nos athlètes professionnels, etc.. La règle n’est plus le débat d’idée et la modération, mais le combat jusqu’à mort s’en suive.
Les autorités sont des exemples de violence; ce ne sont pas seulement les réseaux sociaux qui sont coupables : la violence est de tout temps parce qu’on ne l’a pas contrée; l’animal humain soi-disant intelligent, raisonnable, n’est pas vraiment mieux qu’un autre animal; il en est même le pire. Nous sommes insatiables nous a enseigné Henri Laborit; pourquoi n’apprenons-nous pas à nous aimer à l’école? C’est là l’ultime enseignement qui ne se fait pas encore après des millénaires de tueries insensées.
Les parents ont certes leur responsabilité, mais l’Éducation à l’école primaire et secondaire rate depuis toujours cet enseignement de la plus grande des vertus des femmes et des hommes de cette planète (référence, André Comte-Sponville : «Petit traité des grandes vertus», 1995).
François Champoux, Trois-Rivières