Le débat sur la question du port des signes religieux s’enflamme de nouveau et c’est au tour de Gérard Bouchard, coprésident de la commission Bouchard-Taylor, de se faire entendre.
Charles Taylor, philosophe et coauteur du rapport Bouchard-Taylor, a déclaré plus tôt cette semaine que les employés de l’État ne devraient pas être discriminés en raison de leur habillement (et religion). Une déclaration qui a donné des munitions à Philippe Couillard, alors qu’un consensus entre les partis se dessinait.
M. Bouchard ne s’est pas dit surpris de la volte-face de son coauteur, Charles Taylor, en disant qu’en 2010, il avait déjà laissé entendre, que pour lui ce n’était plus utile d’interdire les signes religieux pour les personnes en autorité, comme les policiers.
En entrevue avec Mario Dumont, Gérard Bouchard ne blâme pas M. Taylor. «Il a le droit de changer d’idée. Ce que dit Charles Taylor me paraît totalement respectable.»
M. Bouchard considère qu’il y a une énorme contradiction dans le projet de loi 62 sur la neutralité de l’État parce qu’on interdit certains signes religieux, et les propos de M. Couillard. M. Bouchard juge aussi que le premier ministre a manqué un rendez-vous, parce qu’il aurait pu envoyer un message fort à l’international.
«La responsabilité incombe à M. Couillard, et seulement à M. Couillard. C’est une responsabilité très lourde qu’il va porter longtemps. Plusieurs Québécois auraient été fiers qu’on arrive à une entente sur un sujet qui divise toutes les sociétés occidentales», a exprimé M. Bouchard.
Gérard Bouchard donne ainsi des munitions à l’opposition à l’Assemblée nationale, qui s’en prend de plus belle au premier ministre.
«Il y avait un rendez-vous avec l’histoire qui était devant nous, il y avait des mains tendues. Il y avait une collaboration extrême dans un débat qui était apaisé depuis deux semaines et ce sont ses propos qui ont renflammé le débat», a déclaré Agnès Maltais, porte-parole de l’opposition officielle en matière de laïcité.
Selon elle, l’entrevue de Gérard Bouchard réaffirme le consensus.
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