Les présidents de Russie, Vladimir Poutine, et de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, se rencontraient mercredi à Moscou pour discuter de la Syrie, le second cherchant à convaincre du bien-fondé de sa proposition de créer une « zone de sécurité » dans le nord syrien pour y empêcher toute autonomie kurde.
Au début de la réunion sous les ors du Kremlin, Vladimir Poutine a accueilli son homologue turc en l’appelant « mon ami », avant de souligner qu’ils allaient « étudier les questions de sécurité régionale et activement coopérer sur la Syrie ».
Recep Tayyip Erdogan a lui aussi chaleureusement salué le chef de l’État russe et a rendu hommage à « une solidarité ayant apporté des résultats significatifs en matière de sécurité ».
Les deux hommes poursuivent pourtant des objectifs apparemment opposés en Syrie. La Russie soutient militairement le régime de Damas, tandis que la Turquie aide des groupes rebelles voulant renverser Bachar al-Assad, mais elles disent chercher ensemble une solution politique à un conflit qui dure depuis près de huit ans.
Moscou et Ankara ont convenu de coordonner leurs opérations sur le terrain après l’annonce-surprise par le président des États-Unis, Donald Trump, en décembre, du retrait de ses 2000 soldats engagés en Syrie.
Dans un discours lundi, M. Erdogan a indiqué qu’il plaiderait auprès de M. Poutine en faveur de la création d’une « zone de sécurité » administrée par la Turquie dans le nord. M. Trump s’est prononcé pour cette idée mi-janvier.
Les Kurdes, qui contrôlent la majeure partie de cette région et qui sont alliés aux Américains, sont extrêmement hostiles à la proposition, craignant une offensive turque.
Pour sa part, la Russie défend depuis le début du conflit une ligne simple, en vertu de laquelle le régime syrien doit retrouver sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire.
Moscou prépare un sommet tripartite Russie-Turquie-Iran dans les mois à venir pour poursuivre le processus de paix d’Astana, enclenché par ces trois pays en 2017. « Pour l’instant, aucune date n’a été fixée, mais après négociation avec M. Erdogan, nous commencerons les préparatifs », déclarait mi-janvier à la presse le conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov.