Dans [Le Devoir du 24 mars, Marie-Andrée Roy->18816] analyse le cas de la fillette brésilienne violée par son beau-père et ayant avorté de jumeaux et elle se permet des mises en scène dues à son imagination. Elle écrit: «La fillette [on l'a surnommée Carmen] comme sujet, comme personne n'a pas eu d'existence dans la pensée de Mgr José Cardoso Sobrinho et du cardinal Giovanni Battista Re, ces défenseurs d'une vérité prétendument divine. Ils l'ont regardée comme une "chose enceinte"». Mais Marie-Andrée Roy est dans les patates!
Cette commentatrice survoltée, et adepte de la pensée unique, n'a pas pris connaissance des faits exposés par Mgr Jose Cardoso Sobrinho lui-même, le 16 mars 2009, en réponse à Mgr Fisichella. L'archevêque de Recife atteste clairement: «Tous -- à commencer par le curé d'Alagoinha, soussigné -- nous avons traité la fillette enceinte et sa famille avec toute la charité et la tendresse possibles. Dès qu'il a été au courant des événements survenus sur le territoire de sa paroisse, le curé, par sollicitude pastorale, s'est rendu immédiatement au domicile de la famille. Il y a rencontré la fillette et l'a assurée de son soutien et de sa présence face à la situation grave et difficile où elle était. Cette attitude s'est poursuivie chaque jour, d'Alagoinha jusqu'à Recife où a eu lieu le triste événement de l'avortement des deux bébés innocents. Il est donc évident et indubitable que personne n'a pensé en premier lieu à une "excommunication". Nous avons utilisé tous les moyens à notre disposition pour éviter l'avortement afin de sauver les trois existences.» (sur le site )
Ailleurs dans son texte, Mme Roy trace un portrait de l'Église en utilisant deux raccourcis. Elle écrit: «D'un côté, il y a un système rétrograde, machiste et autoritaire qui a du plomb dans les ailes et qui multiplie les dérapages. De l'autre, il y a une poignée de cathos convaincus qui ont des aspirations de justice sociale et d'Église plus évangélique. Ces derniers auront-ils les moyens de leurs aspirations?» S'appuyant sur quelques faits récents, l'auteure en déduit des «dérapages» multipliés. Encore se dispense-t-elle de démontrer honnêtement qu'il y a dérapage. Elle se prononce ex cathedra.
Et pour faire face à ce monstre qu'elle imagine, il y a le petit groupe des élus «poignée de cathos convaincus». Tant mieux qu'il y ait des cathos convaincus. Mais tous les cathos convaincus qui connaissent leur histoire savent que l'Église est depuis toujours aux avant-postes de l'aide à toute détresse, y compris les lépreux et les sidéens, et tant d'autres. Les cathos convaincus ne sont pas nés d'hier, Mme Roy! Il y a les cathos convaincus qui respectent l'Église et il y des «cathos» qui aspirent à bâtir une église selon leur conception de l'Évangile. Il y a des papesses en latence qui aspirent à détenir ce qu'elles appellent du «pouvoir» dans l'Église. Ce n'est pas une optique évangélique, je regrette de le dire.
Des textes comme celui de Marie-Andrée Roy, paru dans Le Devoir et qualifiant l'Église de «machiste», texte dans lequel la partisanerie, l'exagération, l'émotivité déplacée et le méli-mélo des revendications exacerbées brouillent la considération sereine des faits, de tels textes ne font progresser que la confusion des idées et l'agressivité des clans dont l'Église n'a pas besoin.
Benoît XVI, cet esprit cultivé entre tous, a écrit aux évêques une lettre admirable de fraternité, que notre généreuse guerrière suintante de fiel aurait avantage à lire à tête reposée. Dommage que Le Devoir, souvent, s'empresse de donner le pas à de telles sornettes et jette à la corbeille des lettres qui ont le tort de n'être pas assez boute-feu.
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Gilles Beaudet, Montréal
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