Jean-François Lisée, qui juge inacceptables les propos de Philippe Couillard sur les 10 ans de pauvreté en cas de souveraineté, a qualifié jeudi le premier ministre «d'attaché de presse» de Québec solidaire.
Le premier ministre et le chef péquiste ont eu un échange corsé au Salon bleu sur les propos tenus par Philippe Couillard la veille. En réponse à une question de Gabriel Nadeau-Dubois, il avait affirmé que l’accession du Québec à la souveraineté «nécessiterait d'assécher nos services publics pendant probablement au moins une dizaine d'années».
Jean-François Lisée a pris la balle au bond, jeudi. «Le premier ministre est convaincu que les Québécois sont moins capables que toutes les autres nations du monde de devenir indépendants et de ne pas s’en porter plus mal», a-t-il lancé en chambre.
Éloges pour l’adversaire
Le premier ministre a répliqué en évoquant l’arrivée en chambre d’un nouvel élu souverainiste, Gabriel Nadeau-Dubois. «On a, franchement, un nouvel acteur, très éloquent, qui parle du même sujet avec beaucoup plus d’habilité, à mon avis, et beaucoup plus de clairvoyance et que les Québécois vont écouter de plus en plus et c’est ça qui embête l’opposition officielle», a-t-il lancé.
«Ce qui indispose profondément le Parti québécois, c’est qu’ils ne sont plus les seuls joueurs l’arène de l’indépendance du Québec, a-t-il ajouté plus tard. Il y a une autre voie, une voie plus jeune, peut-être une voie plus large qui va s'ouvrir, et c'est à eux de s'arranger avec ça, ce n'est pas avec moi.»
Devant ces éloges pour le nouvel adversaire souverainiste, Jean-François Lisée a répliqué : «Alors, le premier ministre, encore, ne comprend pas son rôle. Il décide d’être l’attaché de presse de Québec solidaire. C’est son choix».
Diviser pour régner
En point de presse quelques minutes plus tard, Gabriel Nadeau-Dubois a affirmé qu’il refuse «de se faire instrumentaliser par le Parti libéral pour alimenter ses ‘‘guéguerres’’ avec le Parti québécois».
Par ailleurs, Gabriel Nadeau-Dubois assure que son parti pourrait créer un gouvernement de coalition avec le PQ si celui-ci obtient un gouvernement minoritaire aux prochaines élections.
«C'est prématuré, à ce stade-ci, dit-il. Mais, sur le fond, bien sûr qu'on est ouverts, ce serait absurde, pour un parti qui prône la proportionnelle mixte, de ne pas envisager des alliances ponctuelles pour faire avancer des projets de loi.»
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