Combien les journaux de Gesca (excluant La Presse) valent-ils? Font-ils de l’argent? Comment leur nouveau propriétaire finance-t-il leur achat?
Les réponses à ces questions ne sont pas connues et des critiques de l’entreprise veulent en savoir plus.
Au moment de publier ces lignes, Argent n’avait pas été en mesure de parler à Martin Cauchon, qui mène le nouveau Groupe Capitales Médias, afin de lui demander.
Il est l’heure de faire la lumière, croit Yves Michaud, fondateur du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC).
« Quel est le montant de la transaction et où Martin Cauchon a-t-il pris l’argent? C’est important de le savoir, dit M. Michaud. Il n’a pas acheté des carottes chez l’épicier. Les citoyens ordinaires ont le droit de le savoir. »
Le mystère persiste autour de ces journaux depuis des années, en raison de la structure du vendeur. Gesca est une filiale du Groupe de communications Square Victoria. Power Corporation, qui en est propriétaire, ne publie pas d’états financiers isolés à chaque trimestre.
Par contre, son rapport annuel de 2012 fait état de dépréciations de 56 M$, notamment dans une entreprise dont Square Victoria est actionnaire. Celui de 2013 a révélé des dépréciations de 60 M$ « en raison de la détérioration de la conjoncture en ce qui a trait aux activités liées à la presse écrite ».
Sans le dévoilement des états financiers, il est impossible d’établir la valeur des journaux, lance Yves Michaud. « Il faudrait regarder les profits de Gesca et trouver le bon multiple, mais nous n’avons pas cette information. »
La seule possibilité serait que Power Corporation dévoile les détails de la transaction dans un rapport financier futur, ce qui est monnaie courante pour les sociétés cotées en Bourse.
« Je suppose que nous le saurons lors du prochain exercice financier de Power, poursuit M. Michaud. Il faudra faire le suivi là-dessus. Si rien ne se passe, il faudra poser des questions [en assemblée annuelle]. »
Le dossier de Gesca est encore en suspens. Le MÉDAC a obtenu le droit de consulter les livres, ce qui a été confirmé par la Cour d’appel du Québec au début de septembre 2010. Mais cela n’a pas encore été possible.
Le Robin des banques sur Gesca, POW et Cauchon
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