Charest sonne la trève

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Charest <i>le nationaliste</i> et le "fédéralisme de fermeture"...




Joël-Denis Bellavance
- Victoriaville - Dans les rangs conservateurs, on est unanime. Ces multiples sorties de Jean Charest et de ses principaux ténors donnent «de l’oxygène» aux troupes de Gilles Duceppe au moment même où de plus en plus d’électeurs au Québec, y compris des souverainistes influents, s’interrogent sur la raison d’être du Bloc québécois à Ottawa.


L’union fait la force?
Jean Charest avait assuré avant le déclenchement des élections qu’il n’avait guère l’intention de s’immiscer dans la campagne électorale. En privé, toutefois, le premier ministre aurait tendu des perches aux troupes de Mario Dumont au cours des dernières semaines dans l’espoir de les convaincre de se joindre à son gouvernement pour dénoncer les coupures dans le domaine de la culture, selon des informations dignes de foi obtenues hier soir par La Presse.
L’ADQ aurait refusé l’invitation. «Il n’est pas question que l’on embarque là-dedans. On fait de la politique au Québec. On ne fait pas de la politique fédérale», a-t-on indiqué hier à l’ADQ.
Sympathie pour l’ADQ
Dans les rangs conservateurs à Ottawa, le ministre des Transports, Lawrence Cannon, et le ministre du Commerce international, Michael Fortier sont les deux principaux partisans des libéraux de Jean Charest. Les autres députés du Québec, notamment la ministre du Patrimoine, Josée Verner, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Maxime Bernier, et les députés Jacques Gourde et Steven Blaney entre autres, exhibent fièrement leurs couleurs adéquistes.
En outre, des militants influents de l’ADQ ont décidé de porter les couleurs du Parti conservateur le 14 octobre. C’est notamment le cas de Claude Carignan, l’ancien maire de Saint-Eustache qui brigue les suffrages dans Rivière-des-Mille-Îles, et de Myriam Taschereau, qui tente de faire mordre la poussière à la seule députée bloquiste qui reste dans la région de Québec, Christiane Gagnon.
Il faut s’attendre à ce que ces candidats, s’ils sont élus aux élections du 14 octobre, multiplieront les efforts pour s’assurer que l’ADQ et non le Parti libéral de Jean Charest remporte la victoire dans leur région respective aux prochaines élections provinciales, qui pourraient survenir au printemps.
Une dernière salve
Avant d’ordonner une trêve, Jean Charest s’est permis de répliquer hier une dernière fois aux propos de Stephen Harper sur la question du déséquilibre fiscal.
En matinée à Trois-Rivières, M. Harper s’était montré catégorique en affirmant que le déséquilibre fiscal qui existait entre Ottawa et les provinces était réglé.
Il a souligné que le Québec avait reçu 4,5 milliards de dollars de plus en transferts fédéraux par année à la suite du dépôt du budget fédéral de 2007, en pleine campagne électorale au Québec.
Le premier ministre a rappelé que le gouvernement du Québec avait assez d’argent pour financer à la fois des programmes et des réductions d’impôts. M. Harper faisait ainsi allusion à la décision de Jean Charest d’utiliser une partie de la somme obtenue d’Ottawa (700 millions) pour promettre en pleine campagne électorale des baisses d’impôts de 950 millions de dollars.
En marge de la réunion de son caucus, M. Charest s’est montré cinglant envers M. Harper en laissant entendre qu’il était mal venu de critiquer les baisses d’impôts accordées par Québec à la suite du règlement du déséquilibre fiscal avec les provinces.
«Je n’ai pas de comptes à rendre au gouvernement fédéral sur la gestion des fonds publics au Québec. Les comptes que j’ai à rendre, moi, c’est à l’électorat québécois», a affirmé M. Charest.
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Jean Charest (Photo Jim Cole, QP)


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