Je comprends les Canadiens de fêter le 1er juillet, car le Canada est un beau et grand pays. J’ai toujours dit cela, car j’ai toujours affirmé qu’on ne doit pas faire la souveraineté contre le Canada, mais pour le Québec. On ne doit pas se donner un pays par dépit. On se donne un pays pour que notre peuple puisse s’épanouir pleinement, en toute amitié avec les autres peuples de la planète, en premier lieu avec les Canadiens.

J’admire les Canadiens

C’est à Ottawa que je me suis rendu compte de ce qu’était un véritable pays. Il y a au Parlement canadien des partis politiques fédéralistes de centre, de gauche et de droite. Depuis 1990, il y a aussi un parti souverainiste, le Bloc québécois. Les partis fédéralistes ne s’entendent pas sur les questions sociales, économiques, culturelles et environnementales. Ces divisions s’estompent cependant quand vient le temps d’honorer leur pays, le Canada. Tous les députés de ces partis chantent en chœur leur hymne national. J’admire ce sens de l’unité qui les guide quand le mot Canada est prononcé.

Ce qui fait la force des Canadiens c’est leur unité, au-delà des divisions partisanes. Ce qui fait toujours la faiblesse du Québec, c’est la division entre les Québécois sur la question nationale.

Ce qui nuit aux souverainistes, c’est la division portant sur les orientations socio-économiques. Bernard Landry a raison quand il dit que la souveraineté n’est ni à droite, ni à gauche, mais en avant.

Les Canadiens ont su construire leur unité. Les Québécois doivent construire la leur sur des bases solides, jamais dans la renonciation comme nous le proposent les fédéralistes.

Je ne suis donc pas contre les Canadiens. Je crois que nous devrions nous en inspirer en nous donnant notre propre pays.

Pourquoi fêter le 1er juillet ?

Ce respect envers le Canada est-il une raison pour fêter le 1er juillet ? Non, cela n’explique pas pourquoi je fête le 1er juillet.

Le rapatriement de la Constitution ne peut évidemment en être une. Pas plus que l’irrespect des lois québécoises lors des deux référendums. L’appartenance à la Couronne britannique, encore moins. Le sort des minorités francophones et acadiennes m’attriste et logiquement ne donne pas le goût à la fête.

La façon dont on traite les Premières Nations me choque et n’est certainement pas un motif de réjouissance.

Le bilinguisme de façade ne peut non plus m’amener à fêter le 1er juillet.

Les politiques des conservateurs sont contraires à mes valeurs et celles des libéraux et des néo-démocrates ne m’inspirent pas. Ces trois partis défendent en finalité les intérêts de la majorité canadienne. Cela est normal, car chaque nation a la politique de ses intérêts.

Je n’ai donc aucune raison politique de fêter le 1er juillet et pourtant depuis trente-cinq ans j’ai en ce jour le cœur à la fête. Je prépare fébrilement cette journée. J’invite la famille et les amis à fêter avec moi.

Le 1er juillet, c’est l’anniversaire de mon fils que j’aime profondément.

Bonne fête Alexis !