C’est Louis Bernard qui avait raison… et moi aussi !

Chronique de Normand Perry




Et n’allez surtout pas croire qu’il s’agit là d’un poisson d’avril. Il n’en est rien et je n’ai surtout pas l’esprit blagueur en ce jour où l’espièglerie est à l’honneur. Mais avant de passer aux sujets principaux que je veux aborder aujourd’hui, une mise au point me semble appropriée.
En aparté
Je reprends la plume après un mois d’absence de cette tribune, le temps de mener une campagne électorale dans Beauharnois, sous la bannière de Québec solidaire.
Je tiens à saluer la victoire de Serge Deslières. Je sais que le candidat du PQ a eu maille à partir face à son adversaire libéral Jean-Guy Hudon : vous auriez dû voir les journaux locaux du Suroît durant cette campagne, tous les coups étaient permis entre ces deux belligérants, ce fut une lutte de tous les instants, veuillez me croire. A tel point que les candidats des tiers partis, dont le candidat adéquiste Michael Betts, qui a coiffé Jean-Guy Hudon au second rang du scrutin, les Verts au quatrième et votre humble serviteur ayant recueilli un maigre 1,90% avec 600 votes en dernière place, je disais donc que cette lutte à finir entre Deslières et Hudon aura permis aux autres de mener une campagne de terrain.
Il m’est arrivé sur cette tribune dans un passé assez récent d’évoquer cette dualité que je vis en ma personne au plan des idéaux politiques, vous vous rappelez ?
Je n’ai jamais caché mes valeurs éthiques et sociales conservatrices, jumelées à une pensée économique se réclamant d’une gauche social-démocrate. Je vais épargner au lecteur tous les pourquoi de ce dualisme. Mais comme je l’ai déjà exprimé, je ne vois au Québec aucun parti politique structuré qui porte ce même dualisme surnommé par les Anglais de « Red Torries » (existe-t-il un terme français pour cette expression ?), et ce n’est pas nécessairement une contradiction. Jusqu’à la veille de l’appel au scrutin j’ai vécu une lutte intérieure entre les propositions de Québec solidaire en matière économique, et les propositions touchant la famille et la vie sociale proposée par l’ADQ. Il n’y a absolument rien de neuf à ce que je vous écris aujourd’hui, tout cela je l’ai précédemment exprimé dans [« L’ADQ, un clone des Républicains ? »->4370]. Finalement je me suis rallié à l’entièreté du programme de Québec solidaire pour cette campagne, sans regret ni honte, bien au contraire. Je suis très heureux d’avoir vécu cette première expérience de campagne et je suis ravi d’avoir eu l’occasion de rencontrer un tas de gens et de bavarder avec les électeurs.
Puis-je me dire déçu des résultats de ce scrutin du 26 mars ? Pour Québec solidaire, les résultats de 4% furent en deçà des attentes du parti qui étaient de l’ordre de plus de 5%. Est-ce que ce résultat s’explique uniquement par une absence totale d’intérêt de la population québécoise en regard des engagements de QS ? Bien malin celui qui voudrait oser répondre positivement à cette question. Bien des électeurs se sont laissé entraîner par l’appel au vote stratégique, qui finalement n’a servi à strictement rien. La preuve est la cause souverainiste vient de subir le pire recul de son histoire récente, mais je vais revenir sur cette idée plus loin.
De l’autre côté, je suis bien loin d’être fâché de voir un certain conservatisme social gagner du terrain au Québec. Nous sommes à des années lumières d’un retour au duplessisme comme certaines langues voudraient le prétendre. Non, il est grandement temps que les valeurs entourant la famille, l’éthique sociale et le retour d’une certaine rigueur en éducation soient valorisées. C’est ce que l’ADQ laisse entrevoir dans ses engagements en cette matière, en plus d’un discours nationaliste identitaire qui plaît à une large partie de la population québécoise.
En somme, ce qui a fait pencher la balance pour que je prenne la décision de faire campagne chez Québec solidaire est la catastrophe du secteur manufacturier québécois, l’enrichissement d’une toute petite partie d’un groupe privilégié au détriment d’une population entière, qui voit sa classe moyenne se diluer dans une classe de plus en plus pauvre. L’équité et la justice distributive en matière d’économie l’ont emporté sur tout le reste. Faut croire qu’il n’y pas qu’un baptiste qui criait tout seul dans le désert à une certaine époque…
Louis Bernard avait raison, et son argument demeure entier.
Lors de la course à la direction du PQ en 2005, le candidat Louis Bernard (que j’avais appuyé), aimait à répéter aux diverses foules à qui il adressait son discours de campagne : « lorsque nous serons en campagne électorale, nous devons avoir le courage de dire aux électeurs du Québec, qui si vous ne voulez pas de la souveraineté, alors ne votez pas pour nous ». Peut-on s’entendre pour dire qu’une affirmation comme celle-là a le mérite d’être très claire, franche et sans aucune équivoque ? Et Louis Bernard dans sa candeur, avait et aura toujours raison !
La défaite du PQ aux élections du 26 mars dernier n’est pas un recul de la cause de l’indépendance nationale du Québec.
La défaite du PQ est attribuable en partie (car ce n’est pas l’unique raison), à l’incapacité de la direction de ce parti, depuis l’adhésion pragmatique à l’étapisme de Claude Morin, de répéter en toute franchise la déclaration de campagne de Louis Bernard. Les stratèges de ce parti ont tellement de crainte de pas être capables de se faire élire, qu’ils ont peur de leur ombrage, et c’est cette maudite peur qui fait reculer la faisabilité du pays !
Josée Legault, chroniqueuse à The Gazette, l’a merveilleusement illustré au lendemain de l’élection du 26 mars à la radio, et je vais la citer de mémoire (et pardonnez-moi Josée de l’approximation) « voit-on le PLQ reculer sur la force de son affirmation fédéraliste après chaque défaite ? Ce serait une chose insensée. Au contraire la thèse fédéraliste est affirmée avec encore plus de vigueur ».
Alors pourquoi ce qui est bon pour minou ne le serait-il pas pour pitou ? Pourquoi faut-il que les stratèges du PQ aient cette manie de vouloir placer la cause de l’indépendance nationale du Québec sur la glace à chaque fois qu’ils subissent un revers électoral ?
Est-ce que ça va prendre une transfusion de sang irlandais pour éveiller une véritable combativité pour nous l’obtenir notre libération du joug fédéraliste ?
Ce n’est pas de la souveraineté dont les gens sont tannés d’entendre parler, c’est de vous voir avoir les « kételles » juste à l’idée d’être obligés d’en parler, d’en expliquer la nécessité et les fondements sociologiques, culturels, économiques et d’appartenance à la seule nation francophone d’Amérique. Quand est-ce que vous allez comprendre que le peuple en a assez d’avoir affaire à des pissous ?
Et que l’on me comprenne bien ici : ce n’est pas aux vrais indépendantistes de cœur et d’âme que je m’adresse, mais bel et bien aux stratèges péquistes qui ne veulent en aucune manière prendre le taureau par les cornes ! Malgré toutes les belles réalisations livrées au peuple du Québec par le PQ quand il a été au pouvoir, là n’est pas sa vocation fondamentale.
Dites-vous bien une chose, mesdames et messieurs stratèges du PQ : si vous tenez absolument à mettre la cause indépendantiste sur la glace pour être en mesure de reprendre le pouvoir le plus tôt possible, vous venez d’ôter à ce parti l’âme qui est la sienne et le PQ n’a plus sa raison d’être, et il ne restera qu’une chose à faire : Tirer la « plug » et saborder ce parti. Continue, André, tu es bien aligné pour taper le dernier clou dans le cercueil.
En somme, reprenons l’expression de Louis Bernard de manière plus sarcastique : Si nous voulons d’un pays, ne votons plus à l’avenir pour ce parti qui en a peur comme son ombrage. C’est une chose que j’avais bien anticipée à l’arrivée du chef actuel et c’est la raison pour laquelle j’ai claqué la porte. Et c’est pour ça que le PQ est devenu un parti marginal à l’Assemblée nationale du Québec, et en plus, les gens ne veulent pas de ce chef prétentieux, glacial et technocrate comme premier ministre. Tant qu’il en sera le chef, il est m’est assez évident que ce parti est sur le respirateur artificiel.
… Et moi aussi j’avais raison.
Je ne peux m’empêcher de terminer cette chronique par une quasi-boutade.
Lors du retour de la pause du temps des fêtes le 14 janvier dernier, j’avais signé ma première chronique de 2007 du titre [« Si la tendance se maintient »->3707]. Elle s’est tellement maintenue que c’est exactement ce que j’avais écrit ce jour-là qui s’est produit le 26 mars. Tout ça, grâce à mon pif !
Ça fait deux élections de suite où j’anticipe les résultats à quelques poussières près (au fédéral en 2006 et au Québec cette année), sans l’aide d’une méthode scientifique de quelque nature que ce soit. Uniquement le pif et les oreilles. Et dire qu’il n’y a pas une seule maison de sondage qui fut capable d’en faire autant, même à deux jours du vote du 26 mars.
Perry & Perry, la maison de sondage au pifomètre. Il me semble que ça ferait un beau nom de cabinet ?
Et je vous jure que ce n’est pas un poisson.

Squared

Normand Perry126 articles

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On pourrait le décrire comme un grand passionné de communication, de philosophie, de politique, d'histoire, d'astronomie, de sciences, de marketing, de musique classique et d'opéra. Normand Perry mène une vie publique bien remplie, toujours avec des projets plein la tête et des rêves à réaliser.

Après avoir obtenu un premier diplôme universitaire en philosophie au milieu des années ’90, Normand Perry débute sa vie publique comme pamphlétaire, exprimant ses opinions librement, ces dernières étant publiées régulièrement dans les journaux régionaux, les quotidiens et divers sites Web.

Depuis avril 2004, il travaille chez [Soleil communication de marque->http://www.soleilcom.com/], agence de publicité montréalaise, où il est au développement des affaires, en veille stratégique et aux relations publiques.

Depuis juillet 2010, il s’est vu confié un projet radiophonique à [l’antenne de Radio Ville-Marie->http://www.radiovm.com/index.aspx] où il conçoit, réalise, anime et supervise le montage d’une émission portant sur l’orthodoxie chrétienne au Québec : [Voix Orthodoxes->http://www.voixorthodoxes.org/].

Sa plume va le conduire en politique active.

Après s’être fait connaître comme pamphlétaire à partir du début des années 2000 dans sa région du Suroît, il se fait remarquer, et on lui propose la présidence de circonscription au Parti Québecois dans Soulanges au début 2005. Suite à la démission inattendue de Bernard Landry en juin 2005 comme chef de cette formation politique, Normand Perry appuie d’emblée la candidature de Louis Bernard tout en s’opposant farouchement à l’élection d’André Boisclair. Lorsque ce dernier remporte la chefferie du PQ en novembre 2005, Normand Perry démissionne de sa présidence et quitte le PQ sur-le-champ.

A l’automne de la même année il se fait élire au conseil municipal à Les Coteaux dans la circonscription de Soulanges au Québec. Il se voit confier notamment les responsabilités du comité des loisirs, où conçoit et implante un programme de subvention à l’activité sportive pour les jeunes; il occupe la vice-présidence du HLM, il aussi responsable de la sécurité publique et participe activement à la fondation de la Régie inter municipale des Pompiers du Lac-St-François (fusion des services des incendies de Les Coteaux et St-Zotique).

Lors de la création du nouveau parti politique Québec solidaire en février 2006, il en devient membre et participe au congrès de fondation à Montréal. Il se porte candidat aux élections provinciales de mars 2007 pour cette formation politique dans la circonscription de Beauharnois.

Après ces quelques années en politique active, il poursuit son œuvre de réflexion pamphlétaire, notamment sur le [Blogue de Normand Perry->http://normandperry.blogspot.com/] tout comme sur Vigile et bien d’autres médias québécois





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5 commentaires

  • Luc Bertrand Répondre

    2 avril 2007

    Bravo monsieur Perry pour votre implication concrète à l'avancement de la société québécoise! Ça prenait du courage et de la détermination pour vous présenter sous une nouvelle bannière, encore trop peu connue. Ne vous laissez pas abattre par les résultats décevants. Les Québécois(e)s voulaient, avant tout, donner une bonne leçon d'humilité au gouvernement libéral et au Parti Québécois d'André Boisclair. Retrouvant en Mario Dumont l'expression de leurs préoccupations et connaissant son refus du statu quo constitutionnel actuel, le vote envers l'ADQ était ainsi perçu sans dommage par les électeurs. Ce comportement a fait en sorte de polariser le vote entre trois partis pour les francophones, les fédéralistes de la soumission canadian appuyant le PLQ, les référendistes le PQ et les "ras-le-bol-istes" l'ADQ. Ça ne laissait que peu de monde, d'intérêt et d'espace pour Québec Solidaire et le Parti Vert, d'autant plus que la précipitation de l'annonce des élections a nui à la sélection de candidat(e)s de qualité. Il faut croire que les gens ont voté strictement en fonction du chef ou du parti, car, pour nombre de comtés, l'Action démocratique n'était rien de plus qu'une pancarte, les candidat(e)s de ce parti ayant souvent été invisibles pendant la campagne.
    Pour Dominique Beaulieu, ce sont des militants comme vous qui se laissent manipuler par leur chef et servent aveuglément de courroie de transmission à leurs slogans creux pour gagner ou conserver le pouvoir à tout prix, même aux dépens de la cause ultime, que le Parti Québécois déçoit les électeurs au point de ne plus lui faire confiance. Faire l'indépendance, ça ne se négocie pas, ça ne se demande pas, ça se FAIT! Tant que le PQ n'aura pas compris qu'il ne sert à rien de faire fonctionner, ne serait-ce qu'une seule journée, le fédéralisme, nous ne réussirons jamais à faire l'indépendance. Prendre le pouvoir et simplement laisser croire à la réalisation de quelque promesse que ce soit dans un gouvernement provincial, c'est faire preuve d'incohérence et mépriser l'intelligence des Québécois(e)s envers la nécessité et l'urgence de la souveraineté. Les deux fois où les Québécois(e)s ont rejeté son option après l'avoir élu, le PQ, en s'accrochant au pouvoir, a nui à la cause qu'il défendait en s'entêtant à faire fonctionner un État privé de la moitié de ses moyens.
    À Pierre Bouchard, si des tiers partis comme Québec Solidaire se sont créés et finissent par drainer les militant(e)s indépendantistes, la responsabilité en incombe au Parti Québécois qui n'a rien fait pour retenir Françoise David, les centrales syndicales et d'autres groupes sociaux-démocrates. Il y a bien eu le SPQ Libre, mais André Boisclair n'a pas tardé à le marginaliser et ce n'est qu'en désespoir de cause (sondages désastreux avant le déclenchement de l'élection, neutralité des centrales jusqu'au moment où André Boisclair a réalisé son erreur) qu'il s'est ravisé pour les accueillir. Le PQ doit cesser de se bercer d'illusions en édulcolorant son option ou ses politiques pour tenter de séduire un électorat qui n'appuiera jamais notre cause. Les gens qui sont passés à Québec Solidaire ou à l'Action Démocratique ne se seraient, de toute façon, pas déplacés pour voter pour le PQ. C'est aujourd'hui au PQ de se regarder dans le miroir et de comprendre les raisons de cette désaffection, ce qu'il n'a manifestement pas fait depuis sa défaite de 2003.
    Pour l'Anti-héros québécois, l'expression de Louis Bernard n'était pas radicale, elle était tout ce qu'il y a de plus réaliste. Si pour certains le constat est brutal, c'est la preuve que la stratégie étapiste qu'a fait adopter Claude Morin au Parti Québécois lors du congrès de 1974 (et qui n'a jamais été remise en cause depuis) a intoxiqué les militant(e)s du parti au point de ne plus pouvoir distinguer le moyen (référendum) de la finalité (indépendance).
    Ne ratons pas l'occasion cette fois-ci! Ami(e)s indépendantistes, réapproprions-nous notre parti ou repartons-en un autre, un vrai PARTI NATIONAL, qui, lui, ne se laissera plus distraire par les soubresauts de l'opinion publique ou de la manipulation médiatique.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 avril 2007

    Je trouve l'expresion de Louis Bernard trop radicale face au résultat de l'élection. Je suis en partie d'accord avec Josée Legault. Le parti Québécois élu doit travailler dès son élection à instaurer des blocs de notre souveraineté. Le problème c'est que trop d'emphase est mise à provoquer un point de rupture. Peut-être parce que nous ne savons pas comment faire du Québec un pays indépendant. Qu'on radie les concepts précis comme le référendum qui ferait du Québec un pays souverain du jour au lendemain en attendant un appui majoritaire solide. Peut-être qu'à une élection, on pourrait prendre l'engagement de créer un CRTC Québécois, scinder les entreprises de journaux pour rétablir la démocratie, créer une garde nationale ou créer une télé d'état. Duplessis comprenait déjà ça.

  • Jean Pierre Bouchard Répondre

    1 avril 2007

    Si je comprends, "j'avais raison de déserter le parti parce que je savais qu'il était voué à l'échec". Belle mentalité que celle là en s'imaginant qu'un parti souverainiste ou autre peut se construire sous le coup d'une baguette magique. Cela a pris 13 ans à l'ADQ pour obtenir plus de 5 députés. 8 ans et des poussières de même pour le PQ et "l'avenir" de QS qui sait prometteur pourrait se préparer pendant 10 ans.
    Et la proportionnelle en tant qu'autre solution magique dans le but de faire grandir rapidement les nouveaux partis est douteuse parce qu'elle risque de favoriser la représentation de la minorité anglophone. La proportionnelle ne tient pas compte de la répartition géographique des votes, elle s'en tient pour choisir les députés au pourcentage global obtenu par les partis. Et un système mixte n'assure pas non plus une grande garantie sur l'aspect mentionné.
    Notre régime parlementaire britannique a connu des gouvernements
    qui se sont maintenus parfois 15 ans au pouvoir. Celui de Duplessis a duré de 1949 à 1960 sans oublier la séquence 1936-1939. R.Bourassa a gouverné le Québec 12 ans en deux périodes distinctes. Jouer les apprentis sorciers en créant à gauche et à droite des nouveaux partis Vert, QS, demain un nouveau R.I.N ne reflète qu'un désarroi national et la voie de la désagrégation politique.
    Le milieu politique est dangereux. Hier, M.Duplessis a fait une bouchée de l'Action libérale nationale pour former l'Union nationale avec les restes du Parti conservateur. Les périodes de réalignement politique peuvent faire naître des nouveaux partis comme L'Union nationale, le Parti Québécois puis maintenant l'ADQ sans que cela donne automatiquement des résultats globalement positifs. Le Québec aurait bénéficié davantage d'un gouvernement de l'Action libérale nationale que des deux gouvernements de Duplessis. Cela ne s'est pas fait parce qu'un nouveau parti peine à être pris au sérieux ainsi c'est essentiellement l'ancien Parti conservateur transformé en Union nationale qui a servi de figure de proue pour amener une première fois Duplessis au pouvoir et ce après 39 ans de pouvoir libéral continue!
    Tout est possible en politique mais il y a aussi des tendances lourdes. Il faut un mouvement fort comme l'après Meech pour former en 1991 un parti comme le Bloc Québécois et que ce parti réussisse 2 ans plus tard à rafler la majorité des sièges québécois à Ottawa. C'est l'exception qui confirme la règle. Ici, Meech a été plus fort encore que le charisme réel de L.Bouchard!
    Il faut un mouvement qui soulève, la qualité des chefs ou la création de partis ne suffit pas pour cela. Le mouvement qui marche le mieux présentement est celui de l'écologie et pourtant cette cause ne mobilise pas vraiment parce que sa nature est défensive plutôt qu'offensive.
    La situation politique québécoise résultat de la dernière élection indique une chose: la désunion fait la faiblesse.
    Et il faut se rappeler que le Parti libéral est le plus vieux parti
    140 ans d'âge en train de devenir peut être pour de bon celui des anglophones et qu'il se pose toujours comme le principal obstacle à l'indépendance. Parce que même réduit demain à Westmount et à Pontiac en Outaouais plus que jamais alors ce parti sera celui des partitionnistes qu'il faudra alors ramener à la raison par fermeté dans le discours et quelques accommodements.
    La clé c'est l'identité québécoise renforcée et inébranlable c'est son affirmation qui créé le mouvement qui entraîne les partis vers la souveraineté. Autrement, c'est le mouvement identitaire qui créé les conditions d'un nouveau parti.
    Si le Québec est victime de l'idéologie de la fin de l'histoire et des grands récits. Il faut s'apercevoir enfin que c'est une norme produite d'une mondialisation qui cherche à domestiquer le monde et ses peuples afin de garantir le flux continue du profit.
    La liberté une ou multiple est plus forte que n'importe laquelle normalisation faite pour asservir.

  • Dominique Beaulieu Répondre

    1 avril 2007

    Merci à QS d'avoir remis Jean Charest au pouvoir. Le PLQ aime QS, des reveurs qui pensent faire progresser la souveraineté en divisant le vote. Surtout que plusieurs éléments du programme de QS seraient faciles à intégrer dans le programme du PQ, comme la 3e semaine de vacances, et je suis certain que la hausse du salaire minimum ne posera pas de problème. Cependant, QS doit garder un vieux principe en tete : aide-toi et le ciel t'aidera. Quand un homme a faim, ne lui donne pas un poisson, mais apprends-lui à pecher
    Quand on est lucide, on vote PQ!

  • Archives de Vigile Répondre

    1 avril 2007

    Nous aurions intérêt à redécouvrir les Raymond Barbeau, Marcel Chaput, André d'Allemagne, Pierre Bourgault afin de se ressourcer et comprendre que construire un pays demande de la fierté, de l'honneur et du courage. La bonne gouvernance de la province, seule, ne nous conduira jamais à la création du pays du Québec. Et, surtout, cessons d'espérer que le ROC nous accorde sa bénédiction pour devenir un pays. Il n'y a plus rien à espérer du ROC et de la Constitution de 1982. Le Canada anglais a tracé sa voie pour l'éternité. Il n'y a que l'assimilation qui nous attend au bout du chemin.
    Nous sommes une nation depuis des centaines d'années, il nous reste à avoir suffisamment de courage et de fièreté pour se doter d'un pays.
    Pour y arriver, cela nous prend un leader qui est animé d'une foi réelle en l'indépendance, capable de convaincre, capable de mobiliser les troupes indépendantistes, démontrant un esprit stratégique, posant des gestes concrets conduisant à la réalisation du pays. Si le Parti Québécois en est incapable, alors qu'un autre parti politique prenne la relève.