Au moins, on a le français

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80% des Québécois encore attachés à la défense du français... Où sont-ils pour manifester contre l'anglicisation du Québec ?

«Cette campagne est sans substance!», se plaignent plein de gens que je croise.


On accuse les médias de mettre l’accent sur les controverses. Les médias rétorquent : mais nous faisons des grands dossiers, exposons, comparons les promesses – et c’est vrai! –, mais ils constatent que... les articles qui attirent souvent le plus l’attention relèvent des controverses.


Société éclatée


Où sont les grands projets de société? répète-t-on tel un mantra.


Ah, si on veut des projets, il y en a : pour les aînés, pour le transport, pour l’école, etc. Il serait totalement injuste pour les partis (et paresseux !) de conclure : y’a rien. L’électeur devrait s’informer.


Sauf que la société, Facebook et les autres médias sociaux l’ont fait éclater.


Ce n’est pas l’instrument du diable, je ne fermerai pas mon compte. Les médias sociaux sont des outils utiles. Mais le fait est qu’ils déterminent en grande partie la manière dont nous «faisons société».


Pour caricaturer, ils nous conduisent à nous enfermer chacun dans notre niche d’intérêt.


Les partis en ont pris note! Et s’en servent pour cibler les «clientèles». «Et je promets de te faire un lunch par-ci. Et je te promets un crédit d’impôt par-là.»


À chaque segment son nanane ; une proposition «concrète» qu’on peut tenir «au creux de la main», selon l’improbable formule utilisée en début de campagne par Philippe Couillard.


Les questions nationales et constitutionnelles qui nous passionnaient jadis avaient leurs défauts, mais nous élevaient vers la «grande politique».


Tout n’est pas perdu. On m’a refilé les données d’un sondage effectué par la firme Léger : 80 % des répondants considèrent encore la protection de la langue française comme un enjeu important!


La FTQ, qui l’a commandé, organise un débat électoral sur le français entre les partis, aujourd’hui à Longueuil, avec Catherine Fournier (PQ), Claire Samson (CAQ) et Carl Lévesque (QS). (Le PLQ n’aurait jamais répondu à l’invitation.)


J’ai envie d’aller y faire un tour, entre deux trajets en bus de campagne.