Un peu partout dans le monde, il va de soi qu'il appartient à l'immigrant ou au nouveau venu en général de se mettre à l'écoute de sa nouvelle société sur tous les plans, d'en étudier l'histoire, la culture et l'héritage sous tous leurs aspects. La société d'accueil, de son côté, doit veiller à ce que l'immigrant bénéficie des divers droits des citoyens, soit immédiatement quant aux droits élémentaires, soit en fonction des prescriptions législatives pour certains droits qui s'acquièrent avec le temps (citoyenneté, droit de vote, etc.).
Or, depuis quelques années, l'arrivée massive d'immigrants de pays musulmans ou de pays du Sud en général de même que la tendance d'une partie de la communauté juive à vouloir échapper à la règle commune dans divers domaines, ont vu naître la curieuse notion «d'accommodement» raisonnable pour expliquer et justifier qu'on puisse se soustraire à la règle générale, sous le couvert d'impératifs, religieux ou autres, propres à telle communauté, à tel groupe. Il y a là une innovation redoutable et un glissement éminemment dangereux. En vérité, nous sommes face à un phénomène éminemment dangereux où c'est la majorité qui doit s'incliner devant les multiples minorités. Bonne pâte, comme on dit, les Canadiens français et notamment les Québécois dits de souche, sont engagés sur la voie insidieuse de l'abdication. Pour nous encourager dans cette course vers l'abdication, on nous flatte, on nous célèbre (si tolérants, si compréhensifs, si généreux), en rigolant in petto et en moquant, avec raison, notre niaiserie. Ressaisissons-nous: cessons de prêter à rire en apparaissant comme des sortes de Bouvard et Pécuchet contemporains.
L'abaissement de soi-même sous le prétexte d'accueil et de tolérance, cela suffit. Assez de prétendus «accommodements» serviles. Avons-nous encore quelque sens de la dignité et de respect de soi-même?
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Jean-Marc Léger, Montréal, le 19 novembre 2006
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