Abolir enfin les «commissions scolaires»

17. Actualité archives 2007



Il est pour le moins curieux de constater que le nom de l'organisme responsable chez nous du fonctionnement des écoles primaires et secondaires du secteur public est un parfait anglicisme: «commission scolaire», traduction littérale de l'anglais, avec le board rendu par «commission», le concept même étant d'ailleurs anglo-américain.

Notre langue administrative, issue de l'anglais pour une large part, fourmille d'anglicismes, comme «honorable», «sous-ministre» ou encore, jadis, «orateur» pour «président de l'Assemblée». En vérité, le Canada n'est pas un «pays bilingue» mais un pays de langue anglaise, essentiellement, où on tente de traduire en français le vocabulaire administratif et politique emprunté au Royaume-Uni.
Pour des raisons d'ordre culturel, linguistique et politique, ainsi que pour des motifs d'ordre administratif et d'ordre financier, il faut que le gouvernement du Québec supprime enfin ces fameuses «commissions scolaires» dont l'existence constitue un obstacle à la qualité et à la saine gestion du système scolaire. Il ne s'agit pas de mettre en cause les individus, que ce soit les «commissaires» eux-mêmes ou le personnel administratif et technique. C'est le système même qu'il faut changer radicalement.
Comme dans la plupart des pays modernes d'Occident, le fonctionnement et la gestion du système d'enseignement public (primaire et secondaire) doivent incomber désormais à la commune, à la municipalité, comme on dit chez nous, ou à la région. Les communes sont en effet parfaitement équipées pour assumer le rôle actuel des «commissions scolaires», en matière de personnel et de moyens techniques, et elles pourraient d'ailleurs absorber une partie des effectifs des commissions scolaires, les autres pouvant être repris par la fonction publique québécoise ou recevoir une prime de départ substantielle. Il y aurait désormais, dans chaque municipalité ou dans chaque région, selon le cas, une direction locale de l'enseignement public ou une direction régionale de l'enseignement public oeuvrant en liaison étroite avec les antennes locales et régionales du ministère de l'Éducation.
Il reste à espérer que le gouvernement du Québec saura faire oeuvre de salubrité publique dans ce domaine avec le souci d'une gestion efficace du système de l'enseignement public et de l'usage scrupuleux des deniers publics... et aussi, pourquoi pas, du respect de la langue!
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Jean-Marc Léger, Montréal


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