Un mémoire signé par près de 60 000 personnes appuie le projet de charte des valeurs du gouvernement de Pauline Marois et, surtout, l'interdiction du port des signes religieux par les employés de l'État.
Le Rassemblement pour la laïcité, est d'avis que plutôt que de diviser, l'interdiction des signes religieux permettra de diminuer les tensions sociales et de faire du Québec une société plus inclusive, surtout pour les citoyens de confession musulmane.
Selon l'un des porte-paroles du rassemblement, Ferid Chikhi, conseiller en intégration socioculturelle, certains individus plus radicaux nuisent à l'intégration des minorités culturelles sur le marché du travail en faisant planer les risques de demandes d'accommodements déraisonnables.
« Il y a une expansion de l'islam politique... On est pratiquement menacé par ces personnes, par ces groupes », dit M. Chikhi, qui est lui-même de confession musulmane.
L'interdiction des signes religieux vient ainsi répondre aux problèmes en plaçant tout le monde sur un pied d'égalité, croit-il. Une mesure qui prend tout sens dans une société appelée à se diversifier de plus en plus.
« Soit c'est une opération qui permet à tous les Québécois de vivre ensemble avec intelligence et on aide ceux qui ont des problèmes d'intégration à l'emploi, sociale et culturelle à mieux se positionner. Ou on fait la part belle aux islamistes et il ne faut pas s'étonner des conséquences d'ici un, deux, trois ans. »
— Ferid Chikhi
Aussi porte-parole du rassemblement, Martine Desjardins, ex-présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec, a souligné l'importance pour les signataires que les jeunes puissent apprendre dans un milieu neutre : à la garderie, dans les écoles primaires et secondaires, mais également à l'université.
Titulaire d'une maîtrise en éducation, elle a rappelé que le sens critique ne se développe qu'à l'adolescence et elle a mis en garde les élus contre le choc des valeurs que pourrait vivre un jeune lorsque les choix de religion de son éducateur sont différents de ceux de sa famille.
Elle s'oppose également au port de signes religieux par les professeurs à l'université. « Qu'on soit devant des enfants de 8 ans ou devant des étudiants de 24 ans, on reste en position d'autorité », dit-elle. Et contrairement aux choix académiques des professeurs, qui peuvent être critiqués par les étudiants, les choix religieux ne peuvent pas être remis en question, et c'est ce qui pose problème, selon Mme Desjardins.
En matinée, le Mouvement laïc québécois a lui aussi donné son appui au projet péquiste d'interdire les signes religieux dans la fonction publique, proposant même de proscrire le voile intégral, qui cache le visage, en tout temps et partout sur le territoire québécois.
La charte des valeurs, entre division et inclusion
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