Je ne sais pas comment ça s’est passé pour vous, mais personnellement, j’ai trouvé l’année qui se termine particulièrement déroutante. Je n’ai jamais autant eu l’impression de vivre en Absurdistan, comme si se déroulait autour de moi une pièce de théâtre loufoque. Quelle drôle d’époque, quelle drôle d’année.
Êtes-vous sérieux ?
En 2019, un écrivain et son éditeur ont été accusés de production et distribution de pornographie juvénile... à cause d’un passage dans un roman d’horreur intitulé Hansel et Gretel. Youhou, c’est une œuvre de fiction, c’est une histoire inventée !
En 2019, une féministe a déclaré en toute impunité que c’était « risible et pathétique » de consacrer une série télé aux hommes de cinquante ans hétéros. « Les angoisses existentielles des hommes », elle s’en tape.
En 2019, le New York Times a publié un texte demandant s’il ne fallait pas arrêter de montrer les tableaux de Paul Gauguin, parce que celui-ci a couché avec des ados en Polynésie au 19e siècle.
En 2019, une ministre fédérale (Mélanie Joly) a carrément flirté avec la censure en blâmant Vincent Guzzo qui présentait dans ses cinémas le film Unplanned, un navet antiavortement. (On sait que Guzzo est proche des conservateurs et il m’a même confirmé à Qub radio qu’il prenait le temps des Fêtes pour réfléchir à la possibilité de se lancer dans la course au leadership du Parti conservateur. Il m’a aussi confirmé qu’il était pro-choix).
En 2019, le combat féministe a mené plusieurs batailles plus futiles les unes que les autres : dénoncer le fait qu’une comédienne ne dit que sept mots dans le dernier Scorsese ; dénoncer le fait que les animaux mâles sont surreprésentés dans les muséums d’histoire naturelle ; dénoncer le fait qu’il se publie plus de livres écrits par des hommes que par des femmes au Québec. Cela nous a d’ailleurs valu un éditorial outré du Devoir avec un titre si absurde qu’il faudrait le faire encadrer : Livre est un mot masculin.