Le doute n’est plus permis. L’Unité permanente anticorruption (UPAC) est un échec. Selon notre Bureau d’enquête, il y aurait même des allégations de fabrication de preuves au sein de l’UPAC. Auquel cas, des enquêteurs pourraient être accusés au criminel. Ouf.
Depuis sa conception, le climat y est pourri. Les enquêtes les plus attendues des Québécois — dont Mâchurer, sur des allégations de financement illégal au PLQ, visant entre autres Jean Charest — pourrissent dans l’oubli. Craignant un changement de régime, son ex-patron déchu, Robert Lafrenière, a carrément démissionné le jour des élections du 1er octobre. Bienvenue au royaume des fantômes.
Clan Lafrenière
Dans le jadis tout-puissant clan Lafrenière, emporté lui aussi par la tempête, son propre gendre et patron de la Sûreté du Québec, Martin Prud’homme, est suspendu de ses fonctions. Alors, le ver dans la pomme, il est où ? Il est dans sa création même, en 2011 sous Jean Charest.
Croulant sous les soupçons tenaces de corruption, le gouvernement libéral s’est acheté la paix à peu de frais. Résultat : le chef du même parti politique qui ferait l’objet de plusieurs enquêtes s’est créé un corps de police pas trop dérangeant en y nommant lui-même son commissaire, Robert Lafrenière. Lequel, en 2016, sera bien évidemment renommé sous Philippe Couillard.
Confiance perdue
Comme conflit d’intérêts, politique et juridique, c’est franchement dur à battre.
Or, le choix du prochain commissaire de l’UPAC sera enfin soumis au vote de l’Assemblée nationale. Un comité de surveillance de l’UPAC doit aussi rendre bientôt son rapport. Deux avancées non négligeables.
Cela suffira-t-il pour autant à rétablir la confiance perdue des Québécois envers l’UPAC ? L’avenir le dira. En attendant, le nid de vipères qu’est devenue l’UPAC confirme le pire. Tout en haut de la pyramide du pouvoir, des intouchables ont agi de manière à n’être jamais importunés par leur propre créature policière. Qui plus est, dysfonctionnelle à dessein.