La guerre entre Québec solidaire et le Parti québécois n’est pas sur le point de finir...
L’arrogance
On le voit de plus en plus, chez Québec solidaire (QS), on aime regarder le Parti québécois (PQ) de haut désormais. Plus tôt cette semaine, la responsable du dossier de l’indépendance de QS Viviane Martinova-Croteau se moquait du candidat du PQ dans la partielle de Jean-Talon en lui rappelant que le PQ est 4e dans les intentions de vote et que ce «n’était pas à son avantage» de rappeler que le vote souverainiste est divisé.
Aujourd’hui, hautain, c’est Gabriel Nadeau-Dubois qui ajoute que «nous, quand on prend nos orientations et que l’on fait nos stratégies, on ne pense pas à la troisième opposition».
Le co-porte-parole de Québec solidaire répondait ainsi au chef intérimaire du Parti québécois Pascal Bérubé, qui ne faisait pourtant que nommer l’évidence, soit «qu’il est clair que Québec solidaire fait passer la croissance politique du parti par un dénigrement du Parti québécois».
Pas juste un dénigrement, une guerre sans merci.
Et si le PQ songe un instant à survivre, politiquement, il est grand temps qu’il fourbisse ses armes et se prépare à la guerre. Car hormis les qsistes, en ce moment, je n’entends presque jamais parler du PQ.
Et aujourd’hui comme hier, Québec solidaire calcule sa réussite et sa croissance politique, surtout, dans sa capacité à affaiblir, et, ultimement, éliminer le Parti québécois. C’est pourtant tellement évident.
«Reality check»
Allo? Quelqu’un dans la salle pour rappeler à Gabriel Nadeau-Dubois que sa formation politique a terminé 4e en ce qui a trait au vote populaire en 2018!!!
Et ce, même si le PQ était prenable.
Mais non, les «Oranges» n’ont pas été capables de le devancer. Le PQ a obtenu 17,1% du vote contre 16,1% pour QS. GND peut bien regarder le PQ de haut – et dire merci à Catherine Fournier – mais le dernier coup de sonde auprès de la population, c’est l’élection de 2018.
Une élection au cours de laquelle Québec solidaire n’a pas eu le courage de se présenter devant la population en défendant sa position actuelle concernant la laïcité, en passant.
J’aurais beaucoup aimé voir Manon Massé, en débat, devant Jean-François Lisée, expliquer «le droit aux signes religieux pour tous», et comment sa formation permettrait «que les femmes musulmanes à l'emploi de l'État puissent, sauf dans des circonstances particulières, exercer leurs fonctions le visage caché par un niqab ou le corps entièrement dissimulé par une burqa, et ce, même si elles sont en contact avec la clientèle»...
Tsé, le Québec solidaire, formation politique plus multiculturaliste que le Parti libéral...
Sont pas fous chez Québec solidaire. Pas question de se tirer dans le pied de cette façon! Faque les «Oranges» ont laissé passer l’élection et ont changé leur fusil d’épaule quelques semaines après. Pourtant, ça faisait longtemps que des militants travaillaient à changer la position de QS sur la laïcité; plus d’un an avant l’élection de 2018...
D’ailleurs, vous avez remarqué qu’on n’a pas beaucoup insisté en fin de semaine sur la notion «d’interculturalisme» (l’euphémisme tout québécois pour éviter de nommer le multiculturalisme) dans le pays rêvé par les qsistes.
À voir comment ce parti – qui appuyait le principe de l’interdiction des signes religieux lors de la dernière élection, rappelons-le!! – se bat maintenant avec l’énergie du désespoir contre la loi 21, difficile de croire que les qsistes ne passeraient pas à la trappe cette «loi raciste et discriminatoire» comme on l’entend si souvent dans leurs rangs.
On est en droit de se poser la question suivante : si QS défend son «interculturalisme» en octobre 2018... gagne-t-il Sherbrooke? Rouyn-Noranda-Témiscamingue? Jean-Lesage?
Le ou la prochain chef du Parti québécois ne manquera pas de munitions quand viendra le temps d’en découdre avec Québec solidaire...
À moins qu’il n’existe encore des gens qui croient qu’une collaboration est toujours possible entre Québec solidaire et le Parti québécois?