Une fenêtre pour le Bloc ?

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Le Bloc saura-t-il capitaliser sur le désastre Trudeau ?

La popularité que Justin Trudeau maintient au Québec de sondage en sondage a de quoi surprendre.


Même si ses politiques sont toutes mal reçues, l’appui reste fort. Les Québécois semblent se dire que le fils du père a beau ne pas avoir inventé l’eau chaude, ce n’est pas un mauvais bougre. En plus, il est comique, alors...


Cette fois-ci, ça pourrait changer. Les dernières pitreries du chef libéral en Inde ont fait passer beaucoup de monde de l’agacement amusé à l’exaspération pure et simple. On n’a pas fini d’en entendre parler.


Mais si les Québécois cessent de soutenir massivement Justin Trudeau, vers qui se tourner ? Parce qu’il faut bien le dire, c’est là que se trouve le vrai secret de la longévité de la lune de miel du Grand Fanal de la Connaissance Infinie, pour reprendre un mot du collègue émérite Michel Hébert. C’est l’absence de solution de rechange qui a gardé l’électorat dans le giron libéral.


Les options


Regardons ça de plus près. Est-ce Andrew Scheer qui arrivera à gagner la confiance des Québécois ?


Oubliez ça. Même en souriant, il réussit à être encore moins engageant que Stephen Harper. Rappelons également que si les conservateurs ont connu des succès électoraux ici, ils n’ont poussé que de rares incursions en dehors de la région de Québec et de sa rive sud.


Est-ce donc le NPD qui pourrait générer une nouvelle vague orange ? Ce serait étonnant. Les Québécois, plus anticléricaux que xénophobes, se méfient beaucoup trop du fait religieux pour appuyer quelqu’un qui affiche sa foi aussi ostensiblement que Jagmeet Singh. Certains crieront à l’intolérance, mais les gens ne voteraient pas davantage pour un curé en soutane ou une religieuse à cornette.


Ne reste donc qu’une seule marque politique qui a un certain potentiel de croissance et c’est le Bloc québécois.


Habiletés de leadership


Mort le Bloc ? Privé de pertinence, à plus forte raison que le grand frère péquiste en arrache ?


On pourrait le croire. Pourtant, on l’a oublié, mais être la valeur refuge de l’électorat québécois, ça a souvent été la bouée de sauvetage du Bloc québécois sur près de 20 ans.


Bref, le potentiel est là. Les votes sont à cueillir. Mais ce n’est pas fait.


Le principal obstacle au retour en force du Bloc québécois demeure la personnalité de sa chef. Martine Ouellet a de la difficulté à fonctionner en groupe et les Québécois le sentent.


Elle a peut-être raison de se plaindre du manque de solidarité de son équipe. Ça ne veut pas dire que c’était intelligent de le mentionner lors d’un discours. Ce manque d’élégance a surtout accrédité l’impression qu’elle fait partie du problème.


Il y a une place à prendre pour le Bloc québécois lors des prochaines élections. À condition, toutefois, que Martine Ouellet joue mieux ses cartes.


En politique, on ne contrôle pas ce que fait l’adversaire, mais on peut tenir pour acquis que Justin Trudeau n’a pas fini de faire le clown.


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Claude Villeneuve137 articles

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L’auteur est blogueur au Journal de Montréal et au Journal de Québec. Il a été président du Comité national des jeunes du Parti Québécois de 2005 à 2006 et rédacteur des discours de la première ministre Pauline Marois de 2008 à 2014.