L’impasse financière qu’ont laissée les libéraux au gouvernement Marois n’est pas de 800 millions $ mais serait au moins deux fois plus élevée. «On est à 1,5 milliard $ et plus», nous a-t-on dit, hier. Le déficit de l'année en cours serait donc supérieur à 2,1 milliards $.
Penchés depuis des semaines sur des briefing books avec des fonctionnaires du Trésor et des Finances, les ministres Nicolas Marceau et Stéphane Bédard feront le bilan des finances publiques aujourd’hui à Montréal.
L’engagement de revenir à l’équilibre budgétaire au 31 mars 2014 sera difficilement respecté, d’autant plus que, si elles devaient être maintenues, les initiatives lancées par le nouveau gouvernement péquiste creuseront davantage l’écart entre les revenus et les dépenses.
Ainsi, la fermeture de Gentilly-2, l’abolition de la taxe santé, le gel des droits de scolarité, la bonification des prêts et bourses, le gel des tarifs des garderies et le maintien du gel du bloc d’électricité patrimonial font osciller entre quatre milliards et cinq milliards l’impasse budgétaire que doit combler le ministre Marceau.
Impôts à 50%
Déjà sous les feux de la critique pour l’alourdissement projeté du fardeau fiscal d’une minorité de contribuables, le ministre Marceau multiplie les consultations pour calmer le milieu des affaires.
«Ce que fait le gouvernement intéresse davantage les gens d’affaires que ce que fait la commission Charbonneau, c’est pas peu dire», nous a confié un habitué de la place d'affaires montréalaise.
Le ministre Marceau, nous a confié un informateur bien renseigné, reculera non seulement sur la taxation des dividendes et des gains en capitaux, mais aussi sur le taux d’imposition des supposés riches.
Ainsi, M. Marceau cherche maintenant à réduire les taux d'imposition envisagés afin de ne pas franchir le seuil critique de 50%. Taxer au-delà de ce pourcentage décourage littéralement les contribuables, lui a fait savoir le milieu des affaires.