D’entrée de jeu, je tiens à ce que vous sachiez que mon intention, en écrivant ce billet, n’est pas du tout de dédramatiser l’importance de la crise que vit actuellement le Québec ni encore d’apporter quelque critique sur la façon de la gérer de la part de François Legault.
Toutefois, lors de son point de presse quotidien du lundi 23 mars, le premier ministre annonçait que le nombre de cas avait plus que doublé en 24 heures, passant de moins de 300 à plus de 600, tout en spécifiant que le mode de calcul des cas avait changé puisque dorénavant les cas probables de coronavirus seraient ajoutés aux cas confirmés afin de « mieux refléter la réalité ». D’où le bond substantiel de cas entre le 22 et le 23 mars. Autre conséquence, sur le plan des statistiques à l’échelle du pays, le Québec est passé de troisième au rang peu enviable de premier en terme de cas « confirmés testés positifs » du COVID-19, ce qui, dans les faits, ne représente pas la réalité.
Depuis le début de la crise au Québec, François Legault resserre de jour en jour les directives de sécurité qu’il met de l’avant pour contrer la propagation du coronavirus, faisant monter le niveau de stress dans la population, ce qui est tout à fait normal dans les circonstances. Toutefois, en modifiant le mode de comptabilité des cas, les Québécois risquent d’oublier rapidement ce « petit détail » et développer un stress accru devant le bond catastrophique de cas comparativement aux autres provinces.
En fait, M. Legault, pourquoi avez-vous procédé à un tel changement? Ne serait-ce pas parce que vous espériez que les Québécois acceptent plus facilement votre décision, annoncée par hasard le même jour, de mettre le Québec sur pause jusqu’au 13 avril en exigeant la fermeture de tous les services non-essentiels?
La SAQ et la SQDC, des services essentiels?
Lors de son point de presse du 23 mars concernant la situation sur la propagation du coronavirus, le premier ministre François Legault a ordonné la fermeture de tous les services non-essentiels à compter du mercredi 25 mars à 00 :01 jusqu’au 13 avril.
Or, à mon grand étonnement, parmi la liste des services essentiels qui restent ouverts figurent la Société des alcools du Québec (SAQ) et la Société québécoise du cannabis (SQDC). Pourtant, dans les minutes qui ont suivi, les clients se sont rués vers les succursales de la SAQ et la SQDC avant même de réaliser que les portes de ces deux services demeuraient ouvertes.
De son côté, le syndicat des employés de la SAQ est abasourdi par la décision du gouvernement. « Tout est fermé ! Il ne reste que les services essentiels, et la drogue et l’alcool ! Je trouve ça non seulement bizarre, mais incohérent. On ne peut pas se dire : c’est un service essentiel de boire et de se geler ! Ça ne fonctionne pas, ce n’est pas cohérent », a réagi la présidente Katia Lelièvre.
Je ne peux que lui donner raison. En effet, pour quelle raison la consommation d’alcool et de cannabis au Québec serait-elle un « service essentiel »? À mon sens, je n’en trouve aucune à moins que les profits gigantesques générés par la SAQ et la SQDC soient « essentiels » au gouvernement…
Henri Marineau, Québec
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1 commentaire
François Ricard Répondre
25 mars 2020La SAQ qui fournit un bien de luxe, est aussi une source de revenu, une forme de taxe volontaire.Pourquoi le gouvernement, la population, se priverait-elle de ces revenus s'il est possible de fonctionner en toute sécurité?
Aurait-on trop de revenus?