Un économiste de Toronto estime que si le Québec quittait le Canada, il aurait avantage à créer son propre dollar et une banque centrale.
Dans une note envoyée à ses clients, M. Madani a réagi aux spéculations électorales de la semaine dernière. La première ministre Pauline Marois avait alors avancé qu'un Québec indépendant voudrait garder le dollar canadien et un siège à la Banque du Canada.
David Madani avertit d'entrée de jeu que le risque de séparation est modeste et que sa note est hypothétique. Par contre, une nouvelle devise et une nouvelle institution québécoises auraient leurs avantages.
Il rappelle que l'économie du Québec croît moins vite que dans l'ensemble du Canada. Ses taux d'intérêt doivent donc être plus bas.
«Le problème de fond que le Québec affronte, écrit M. Madani, est que la province qui est orientée sur la fabrication a les mains liées par les provinces de l'Ouest, qui sont riches en ressources naturelles».
«Les manufacturiers du Québec, ajoute-t-il, se retrouvent liés par un taux de change et des taux d'intérêt plus élevés que nécessaire.»
L'analyste de Capital Economics avance qu'un dollar québécois serait probablement moins fort. Avec des taux plus bas, cela «devrait déclencher une hausse des exportations et une réduction des importations».
La zone euro a déjà démontré les faiblesses de l'uniformité entre pays indépendants, estime M Madani. «Une politique monétaire unique et une devise commune sont vouées à l'échec sans des transferts fiscaux pour faire contrepoids. Le cadre est fondamentalement défectueux».
Pourquoi Pauline Marois a-t-elle proposé de conserver le huard ? David Madani indique que la nervosité des électeurs monte lorsqu'il s'agit de changer la monnaie.
«Rien ne garantit que le reste du Canada serait d'accord, poursuit-il. Tous les principaux partis politiques du Royaume-Uni ont écarté la possibilité que l'Écosse partage la Banque d'Angleterre et la livre si les Écossais votent pour l'indépendance plus tard cette année».
Par ailleurs, le Québec aurait à rapatrier sa part de la dette fédérale, ce qui ferait gonfler l'endettement à 89 % du produit intérieur brut, indique la note. Les coûts d'emprunt monteraient. La perte de paiements de péréquation (de 9,3 milliards $ cette année) s'ajouterait, forçant le gouvernement «à se lancer dans une consolidation fiscale importante».
Bref, une cure d'austérité.
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