L’élection présidentielle américaine se rapproche et les sondages sont très désavantageux pour Donald Trump. Sa gestion erratique de la pandémie, son comportement grossier depuis quatre ans et l’hostilité radicale du système politico-médiatique à son endroit devraient entraîner sa défaite dans quelques mois, si la tendance se maintient.
Mais on le sait, la politique est faite de rebondissements. Ce qui semble inimaginable aujourd’hui peut demain nous frapper brutalement. N’est-ce pas ce qui s’est passé en 2016, avec la victoire du Brexit, puis celle de Trump ? D’ailleurs, Trump canalisait une révolte populaire qu’on ne saurait tourner en ridicule et sa base lui demeure fidèle.
Biden
Alors, posons la question : est-ce que Donald Trump a encore une chance ? Oui. Et elle s’appelle Joe Biden.
Le candidat démocrate cherche actuel-lement à passer sous le radar. Mais tôt ou tard, il devra faire campagne. Et cela pourrait jouer contre lui. Ils sont nombreux, chez les commentateurs comme dans la classe politique, à s’inquiéter de sa capacité à occuper la fonction. Certains osent même parler de ce qu’ils appellent des signes de sénilité inquiétants du candidat démocrate. Quand les débats viendront, il devra quand même se montrer un peu. Qui sait à quoi ressemblera son affrontement avec Trump ?
Jamais le choix d’un candidat démocrate à la vice-présidence n’aura été aussi important, de ce point de vue, sachant qu’il pourrait bien se retrouver président en cours de mandat. De ce point de vue, si Biden choisit un candidat trop marqué à gauche, flirtant avec les délires idéologiques de l’université américaine et la culture de la censure qui y domine, il pourrait compromettre son succès auprès de la classe moyenne, essentielle à son succès.
Car c’est un fait : la gauche américaine se radicalise et son emprise idéologique sur une frange importante du Parti démocrate est indéniable. Le commun des mortels tend à s’exas-pérer devant le poids des mouvements et groupuscules qui transforment le moindre désaccord en scandale et qui présentent systématiquement leurs adversaires comme des fascistes. De même, il s’oppose aux foules enragées qui vandalisent les symboles du pays. Car les manifestants ne se contentent plus de cibler les statues de généraux confédérés et vont jusqu’à s’en prendre à des figures comme Christophe Colomb, George Washington et Ulysse Grant.
Si Trump parvient à centrer la campagne sur cet enjeu, il pourrait surprendre. Saura-t-il jouer du ressort populiste à son avantage ?
Démocrates
Il appartient aux démocrates, alors, de ne pas tomber dans ce piège et de présenter un programme de sens commun plutôt que de se soumettre au sectarisme idéologique de leurs pires alliés.
Par ailleurs, quel que soit le vainqueur, on peut s’attendre à ce que les États-Unis connaissent des tensions postélectorales violentes. Les ennemis résolus de Trump n’accepteront pas sa réélection et pourraient se jeter dans la rue pour paralyser le pays, ses partisans les plus exaltés n’accepteront pas sa défaite.
La décadence américaine se poursuivra.