Trop de mains et un pied au volant

On est chanceux d'avoir une Pauline au lieu d'une Palin

Tribune libre 2008

Il y a trop de mains sur le volant, un pied de Patapouf trop pesant sur
l'accélérateur et pas de pneus d'hiver.
Jean Charest affirme qu'il y a trop de mains sur le volant. Il ajoute
pourtant à l'imprudence en appuyant à fond sur l'accélérateur pour
précipiter le bolide politique québécois sur le circuit électoral,
probablement enneigé, le 8 décembre prochain, avant même que ce bolide soit
obligatoirement chaussé de pneus d'hiver réglementaires.
Jean Charest nous prend pour des nouilles. Ce qu'il veut c'est un bolide
gouvernemental ultra puissant, une fusée hors compétition, pour pouvoir
gonfler davantage son ego déjà surboursoufflé. Ses arguments pour justifier
une course électorale à travers les décorations de Noël ne tiennent pas la
route, même s'ils étaient chaussés de pneus d'hiver. Il n'y a aucun lien
entre la capacité d'un gouvernement à négocier habilement les virages
économiques serrés et le fait que ce gouvernement soit majoritaire ou pas.
Stephen Harper a tenté d'obtenir une victoire décisive sur le circuit
électoral canadien, en utilisant les mêmes réglages économiques saugrenus
incertains que ceux maintenant envisagés par John James Charest Schumacher.
Les succès de l'écurie Harper ont été mitigés, loin des résultats
souhaités. Le bolide Harper n'a pas réellement pris des forces, en tout cas
pas au Québec. Harper a perdu son avance décisive à chaque passage dans le
virage "Bienvenue au Québec".
De toute façon Pauline Marois est plus apte à prendre le volant
gouvernemental québécois que Jean Charest. Elle connaît davantage le
circuit politique québécois pour avoir piloté en Formule Québécoise pendant
environ 22 ans. Elle a été vice-championne et a piloté pour presque toutes
les écuries ministérielles existantes, 14 en tout, dont les très
prestigieuses écuries Conseil du trésor, Finances, Revenu, Industrie et
Commerce, Éducation, Santé et Services sociaux, pour ne nommer que
celles-là. Elle est donc nettement plus expérimentée que Jean Charest pour
affronter les virages économiques serrés. Elle n'a jamais été championne
sur le grand circuit québécois mais elle possède toutes les aptitudes pour
y parvenir. Elle connaît mieux tous les rouages de la Formule Québécoise
que tous ses adversaires. Jean Charest a été champion pilote à deux
reprises mais il n'a jamais travaillé sur la mécanique, sur l'électronique
ou sur les réglages des bolides de Formule Québécoise. Le sauveur de
l'écurie libérale a également connu de grandes difficultés dans le virage
"Bienvenue au Québec" lors de son arrivée sur le grand circuit québécois.
Même s'il a deux victoires à son actif il est loin d'être le pilote dont le
Québec a besoin. Il compte 5 années et demie d'expérience comme champion
sur le circuit québécois. Son indice de popularité en dents de scie, depuis
sa première victoire, amène ses détracteurs à dire qu'en tant que champion
il a tout au plus 1 an et demi d'expérience et 4 ans d'inexpérience et de
gaucheries. Son talent reste à confirmer puisque sa seconde victoire a été
acquise par la peau des dents, alors qu'après 4 ans en position de tête il
aurait dû devenir un pilote quasi invincible, s'il avait su tirer profit de
son expérience.
Même si 7 personnes sur 10 ne veulent pas de course électorale à l'aube de
l'hiver, Jean Charest maintient son pesant pied à fond sur l'accélérateur
alors qu'il n'a pas le contrôle complet du volant. Il n'est pas nécessaire
d'être un fan fini de course automobile pour comprendre que c'est peut-être
le moyen le plus sûr de déraper et d'aller se péter la margoulette dans le
décor.
Peut-être qu'en fin de compte Pauline Marois, dans un véhicule compétitif,
avec sa solide expérience de pilote, avec les bons réglages, une bonne
équipe, le bon choix de pneus, les bons appuis aérodynamiques et le support
de tous les fans souverainistes, pourra coiffer l'indécoiffable John James
et sa Ferrailli au fil d'arrivée. Après tout, en course électorale, tous
les scénarios sont envisageables, tous les accidents sont possibles et tous
les espoirs sont permis. Même les écuries les plus riches et les plus
populaires ne sont pas à l'abri des ennuis mécaniques, des accidents, des
crevaisons, des explosions de moteur et des erreurs de pilotage. Le
détenteur de la "pole position" n'est pas toujours celui qui remporte la
course, sinon la course ne serait d'aucune utilité.
Qui a dit que l'intérêt pour la course était en déclin au Québec?
Joignez-vous au fan-club ABCD (Anybody But Charest or Dumont). Scandez
tous "N'importe qui sauf Charest ou Dumont". Vive Pauline "Ma Reine"
Marois! On est chanceux d'avoir une Pauline au lieu d'une Palin.
Paolo Mitriou, Lac-Mégantic
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2008

    Bonjours M.Mitriou de Lac-Mégantic.
    Les fédéralistes tout comme la Presse de Gesca savourent à chaque fois que l'occasion se présente la présence d'ex-souverainistes qui ont tourner leurs vestes. C'est de bonne guerre. Qu'attendent les souverainistes pour aller recruter l'ancien ministre des Finances libéral Yves Séguin qui s'est fait montrer la porte par Jean Charest après avoir écrit un rapport sur le déséquilibre fiscal qui est toujours d'actualité aujourd'hui? C'est une arme à deux tranchants qui pourrait être redoutable si on savait l'utiliser en notre faveur plutôt qu'en notre défaveur.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2008

    Un noir aux États, une femme au Québec, l'air est au changement de saison. Et de conducteur...