Le droit d’auteur légal devrait se limiter au support papier des journaux,
revues et livres publiés par des maisons d’édition. L’espace web se
manifestant comme ouvert et totalement propre au domaine public ne devrait
être régi que par un droit d’auteur référentiel et symbolique. Autrement
dit, l’internet appartient à un autre support qui plus volatile et
immatériel ne saurait être confondu avec celui de la publication. Un
journal se lit avec les deux mains ou sur une table sans l’usage d’une
souris d’ordinateur.
En jurisprudence, cette position parmi d’autres comme mode de défense
s’avère légitime. Les formes de la communication aujourd’hui sont variées,
nous n’en sommes plus au bavardage des villageois sur le parvis de
l’église. Depuis l’invention de l’imprimerie au 16ème siècle, le support de
la publication s’est imposé puis concurrencé au début du 20ème siècle par
ceux de (radio télé) l’audiovisuel. Que le web qui emprunte à la fois à
l’écrit mais aussi à l’écran audiovisuel se distingue en fait donc en droit
de l’ancien support de l’édition apparaît juste et défendable.
Et selon un autre angle des choses, Gesca dans cette sale affaire va
confronter le droit de propriété contre le droit d’expression. Or,
presque toujours avec le support de l’édition, les grands propriétaires ont
réussi à faire régner le droit de propriété au détriment de la liberté de
pensée. Nous n’avons qu’à nous rappeler toute l’histoire des Rupert Murdoch
et Conrad Black. Le terrain commence à glisser pour ces despotes de
l’édition dont Paul Desmarais fait partie.
Avec le web, les citoyens ont trouvé un moyen d’expression qui dépasse la
ridicule lettre aux lecteurs de la presse papier et la pauvre ligne ouverte
de l’audiovisuel. L’instance juridique ne peut plus sacrifier aussi
facilement le droit à la liberté d’expression renforcée par l’invention
internet au profit "encore et pour toujours" du droit à la propriété
privée.
C’est le principe de la concurrence des opinions qui doit prévaloir sur
celui de la concurrence commerciale. C’est le principe clé de la défense de
Vigile qui par emprunt d’articles provenant de sources diverses qu’il
confronte à sa production originale permet un brassage d’opinions et
d’idées que jamais un journal papier de grand tirage n’a été capable de
faire. Le journal classique s’avérant incapable par sa seule édition du
jour actualisée au 24 heures et sa fermeture de contenu éditorial et en
archives de donner.
Dans ce problème se pose aussi la défense secondaire mais pertinente de
quel côté se trouve la fluidité, la fameuse circulation de la valeur
ajoutée propre à l’efficacité du capitalisme tant célébré dans notre
civilisation. Toute cette question de la richesse d’un contenu, d’un
produit quel qu’il soit rendu possible par la vitesse obtenue par le
développement énergétique qui a propulsé tous les nouveaux transports du
train révolutionnaire de 1830 jusqu’au dernier devenu accessible en 1994
qui est celui de la communication informatique. En quoi, la fluidité se
trouve t’elle donc du côté du classique journal papier dont l’épaisseur ne
traduit généralement que la rigidité de l’opinion à sens unique polluée de
plus par un excessif affichage publicitaire.
Ce quotidien "du matin" (Gesca ou Québécor) qui s’est transposé dans le
web et dans l’audiovisuel télé radio qu’à travers une convergence et une
concentration de l’information n’est que l’anti thèse de la fluidité réelle
qui est celle de la circulation POPULAIRE, générale des opinions, des idées
comme des personnes physiques sans aucune interférence. En d’autres mots,
lorsque la propriété est trop lourde et qu’elle s’attaque à la fluidité de
la libre circulation, elle doit être réduite parce que trop inflexible. Et
ce d’autant que le conflit entre un groupe de presse et un site web ne fait
pas intervenir ici le dilemme qui se présente entre sécurité contrôle et
liberté en rapport avec les problèmes par exemple du terrorisme.
Gesca ici donc selon ces arguments une fois de trop révèle aux vrais
Québécois lucides ce qu’est la "nature" anti- démocratique de ce groupe de
presse. Si Gesca-La Presse possède la puissance financière, Gesca ne
respecte pas le droit à la libre expression et à la libre information en
pleine époque internet. Les juges peuvent moins que jamais aujourd’hui
confronter au droit de l’une des parties en cause impunément sacraliser le
droit à la propriété.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
GESCA c. Vigile - des appuis
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1 commentaire
M. Thériault Répondre
11 octobre 2007Les fonctions copier-coller existent sur chacun des millions d'ordinateurs branchés à Internet. Gesca, en y mettant ses articles et autres pratitudes accessibles gratuitement, sait parfaitement cela et en conséquence, concent à ce que ses textes soient considérés comme publics; ou alors, qu'ils trouvent une façon de les rendre incopiables.
S'ils changent d'avis chez Gesca, ils n'ont qu'à fermer Cyberpresse et se cantonner dans le papier. Là encore, si j'achète un journal, il est à moi et j'en ferai bien ce qui me plait, le brûler, le donner à des amis ou le laisser trainer sur une table. Ne désirent-ils pas qu'on discute de leurs articles chez Gesca, en paroles ou en textes? On est jamais maître de ce qu'on ne peut contrôler. Parlez-en à ces vendeurs de plaques en plastique dont le premier venu peut extraire la musique ou les images.
Finalement, Gesca devrait être heureux que je lise ses pratitudes sur Vigile car autrement, je ne le ferais pas. Je ne vais quand-même pas payer pour ça!