Sur cette photo de 2008, Pierre Curzi et Daniel Turp sont derrière la chef du Parti Québécois, Pauline Marois. Daniel Turp est d'avis qu'il faut s'interroger sur la formule du SPQ libre. Pierre Curzi croit pour sa part que le SPQ libre a sa place au sein du PQ. Photo: Robert Mailloux, archives La Presse
Denis Lessard - (Lévis) Après cinq ans, le statut du SPQ libre, club politique qui sert de tribune au courant le plus à gauche du PQ suscite des débats. Les péquistes sont en fait divisés sur l'utilité de cette structure qui maintient l'impression de division au sein des troupes souverainistes.
A son dernier congrès qui remonte à 2005, le Parti québécois avait permis la création de «clubs politiques», pour garantir que des points de vue pourraient se faire entendre à toutes les instances du parti. Depuis toutefois, seul le SPQ libre, une voix de gauche est apparu, porte voix habituel des éléments les plus revendicateurs au sein du PQ.
Pour le président de la commission politique du PQ, Daniel Turp, l'ancien député de Mercier, après cinq ans d'expérience, il faut s'interroger sur la formule. Cela n'a pas fonctionné comme pour les partis politiques en France, ce que visait à faire le PQ à l'origine. Aussi, souligne-t-il les prises de position du groupe ternissent l'image de cohésion du PQ, selon lui. «Au sein de notre parti, beaucoup de gens dont moi se posent des questions. Est-ce que le PQ a réussi à intégrer cette culture des clubs politiques, il y en a seulement un ! Comme beaucoup de membres je réfléchis, c'est une question de cohésion, de solidarité à l'intérieur du parti» observe M. Turp.
Pour Pascal Bérubé, député de Matane, «il ne devrait y avoir qu'une seule catégorie de membres, tout le monde devrait devoir se faire élire dans les assemblées de circonscriptions» -les ténors du SPQ libre sont automatiquement délégués à toutes les instances du PQ.
«Je crois que le SPQ libre a sa place au PQ. Notre parti est une coalition arc-en-ciel, il y a des gens plus à droite, d'autres plus à gauche» dira Louise Beaudoin, député de Maisonneuve-Rosemont.
Pour Pierre Curzi, député de Borduas, le SPQ libre «a sa place au sein du PQ».
Alexandre Cloutier député de Lac Saint-Jean se dit lui favorable à la présence du SPQ libre, «qui participe au débat d'idées», le club politique ajoute par exemple des arguments dans le dossier de l'exploitation gazière dans le Golfe Saint-Laurent relève-t-il.
Ex-président de la CSN, Marc Laviolette était au centre de la création du SPQ libre. «La raison d'être de ces clubs est de favoriser la discussion dans le parti, il pourrait y avoir des environnementalistes, le PQ est une coalition large pour faire la souveraineté» insiste-t-il.
«On discute nos positions avec les membres, parfois elles sont retenues, parfois rejetées, explique-t-il, soutenant ne sentir aucune pression de la part de la direction péquiste pour lancer la serviette. «A lire certains journaux c'est comme si on contrôlait le PQ !» lance-t-il.
Pour Pierre Dubuc de l'Autre Journal, ce sera aux membres du PQ de décider au prochain congrès, au printemps 2011 si le SPQ libre a toujours sa raison d'être. «Je pense qu'on a toujours notre place. Il y a beaucoup de gens qui appuient nos positions. Je me sens toujours à l'aise au sein du parti» dira-t-il.
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