SPQ Libre - Après la décision de l’Exécutif national du Parti québécois, approuvée par la Conférence des présidentes et des présidents (CNPP), de ne pas renouveler la reconnaissance du SPQ Libre à titre de club politique du Parti québécois, nous jugeons nécessaire de revenir sur les événements de la fin de semaine dernière.
Une décision entachée d’irrégularités
Nous croyons toujours que la décision de l’Exécutif national allait à l’encontre des présents statuts. Nous nous étions conformés à la demande de produire, conformément aux statuts, a) la déclaration exposant notre mission, b) un rapport financier et c) la liste de nos membres ayant également une carte de membre du PQ.
Les statuts requièrent qu’un club politique regroupe un minimum de 200 membres du PQ, dont au moins 10 membres dans quatre régions du Québec. Nous avons déposé une liste de 313 noms en spécifiant qu’une douzaine d’autres allaient suivre.
Donc, toutes les conditions requises étaient réunies pour notre reconnaissance.
Mais allons au-delà de la « mécanique » de la reconnaissance. Nous comprenons que des militants pouvaient être inconfortables avec l’existence d’un seul club politique. Des commentateurs politiques – et M. Bernard Landry, parrain du concept – ont rappelé que le projet initial était de favoriser la présence de plusieurs clubs politiques pour dynamiser la vie démocratique du Parti québécois.
Immédiatement après le congrès de 2005, nous avons rencontré plusieurs groupes d’individus intéressés à la création de clubs politiques pour « mettre en évidence et promouvoir l’expression politique d’une perspective spécifique » comme le permettaient les nouveaux statuts. Mais le peu d’enthousiasme manifesté par la nouvelle direction du parti a tué dans l’œuf toute initiative en ce sens.
Nous prenons donc acte que ce qui a été rejeté par la CNPP, c’est la structure des clubs politiques et non pas nos idées.
Des conditions pour débattre
Nous voulons quand même répondre à certains propos qui ont circulé dans les médias. Ainsi, on nous a reproché de ne pas faire les débats dans les instances. C’est bien beau, mais on nous concèdera, nous l’espérons, qu’il est difficile de développer une pensée cohérente dans des interventions de deux minutes à la CNPP et au Conseil national qui ne se réunissent que deux fois par année et où nous n’avions respectivement qu’un et deux délégués. Nous tenons aussi à souligner que nous avons toujours accepté de participer aux comités de réflexion internes du parti les rarissimes fois où nous y avons été invités.
Nous avons également déploré à plusieurs reprises que le parti n’utilise pas les nouvelles technologies pour favoriser le débat entre les membres. Et, par nouvelles technologie, nous ne voulons pas dire Twitter. Désolé, on veut bien être concis, mais 140 caractères, ça ne nous suffit pas !
Nous nous sommes comportés en « bons soldats »
On a aussi véhiculé qu’il y avait un épais « dossier de presse » de positions que nous aurions prises publiquement à l’encontre du programme et de la direction du parti. Nous tenons d’abord à préciser que nous nous sommes toujours comportés en « bons soldats » lors des campagnes électorales. À la surprise générale des journalistes, nous avons appuyé la « feuille de route » d’André Boisclair. Nous avons également voté en faveur de la plate-forme électorale de Mme Marois. Nous avons même mis de côté nos critiques du Plan Marois lors du Conseil national qui s’est tenu à Rivière-du-Loup, à la veille d’une élection partielle, en se disant que nous pourrions revenir sur la question dans le cadre de la préparation du congrès.
Plusieurs des textes que nous avons fait paraître dans les journaux portaient sur des sujets d’actualité non litigieux au sein du PQ – du moins on l’espère – comme le soutien aux lockoutés du Journal de Montréal, le scandale de la Caisse de dépôt, le Rapport Montmarquette/Facal sur la tarification, l’Afghanistan, la santé. Et toujours dans une perspective de dénonciation du fédéralisme.
Plus de victoires que de défaites
Dans les débats au sein du parti, il est vrai que nous avons proposé et appuyé bon nombre des résolutions adoptées au congrès de 2005. C’était dans le cadre de l’exercice démocratique d’un congrès et, rappelons, que nous y étions tous à titre individuel, les clubs politiques n’étant pas alors reconnus.
Par la suite, nous avons subi, il est vrai, quelques défaites. Ainsi, lors d’un conseil national portant sur l’éducation, la proposition de diminuer progressivement les subventions aux écoles privées a été battue. Mais nous défendions alors la proposition adoptée au Congrès !
Nous avons aussi perdu le débat sur le référendum d’initiative populaire lors d’un autre conseil national. Mais, nous avions alors jugé nécessaire de montrer qu’il y avait encore au sein du PQ des militants qui soutenaient l’idée de la nécessité d’un référendum.
Par contre, lors d’un autre conseil national, notre proposition sur la nationalisation de l’éolien – que nous avions été les premiers à mettre de l’avant lors de la course à la chefferie de 2005 – a été approuvée par les 2/3 des membres, pour être aussitôt désavouée par André Boisclair.
Lors de l’avant-dernier conseil national portant sur la langue et la culture, notre proposition d’étendre aux cégeps les dispositions de la loi 101 – défaite au congrès de 2005 – a fait cette fois l’objet d’un consensus.
Au conseil national de la fin de semaine dernière, la proposition d’un grand projet d’électrification du réseau de transport urbain et interurbain – dont nous avons été encore une fois les premiers promoteurs lors de la course à la chefferie de 2005 – a fait l’objet d’un des rares consensus.
Veut-on rompre avec le mouvement syndical?
Bien entendu, il y a eu d’autres déclarations plus controversées. Mais pouvions-nous, en tant que syndicalistes, laisser passer les déclarations d’André Boisclair sur la « nécessité de soulager le capital », « les dîners bien arrosés des leaders souverainistes avec les chefs syndicaux » et son refus de dénoncer les décrets de Jean Charest sous prétexte qu’il ne voulait pas « fédérer les insatisfaits »? Ou encore la déclaration de Pauline Marois sur les demandes « un peu élevés » du Front commun?
Aussi, nous déplorons dans le nouveau discours péquiste – comme on a pu le constater en fin de semaine dernière – l’absence de toute référence au mouvement syndical. Toute utilisation des mots « ouvrier », « travailleur », « populaire », semble bannie. On comprend que l’existence d’un club politique comprenant le mot « syndicalistes » pouvait écorcher des oreilles.
Virage à droite ? Certainement pas chez les membres
À en croire les médias, le dernier conseil national aurait constitué un virage à droite au Parti québécois. Nous avons suivi attentivement les débats dans les quatre ateliers au dernier colloque. Partout, les propositions néo-libérales – par exemple, en faveur d’une taxation régressive – ont été fortement contestées.
Dans tous les ateliers, les principales propositions émanant des membres avaient un caractère collectif. On a même vu un député proposer la nationalisation des mines et de l’industrie forestière. Rien de moins. Contrairement à l’impression laissée par les reportages des médias, le virage à droite proposé n’a pas passé la rampe auprès des membres du parti.
En route vers le congrès
Cela nous encourage à poursuivre le combat dans le cadre des préparatifs du congrès. Aussi, nous invitons tous nos membres à continuer à militer au Parti québécois, à se faire élire sur des exécutifs de circonscriptions et, éventuellement, sur les délégations qui seront présentes au congrès.
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