Pour décrire la situation politique prévalant au Québec, [Philippe Navarro
dit que nous incarnons carrément Sisyphe->11261], le héros déchu qu'il représente
par le mouvement indépendantiste. Il assigne le rôle du peuple québécois à
cette pierre proverbiale que Sisyphe tente de rouler vers le haut de la
colline sans jamais réussir.
Son texte n'est tout simplement rien d'autre qu'une autre mystification
provocatrice à inscrire dans cette succession d'interventions hautaines de
M. Navarro que les journaux du Québec adorent publier.
Son choix du personnage de Sisyphe serait plus apte pour illustrer les
canadians de toutes tendances qui refusent l'existence de notre nation
française, tout comme Sisyphe refusait la mort. En plus d'avoir osé défier
Dieu, Sisyphe était un trompeur rusé, certains l'ont décrit comme étant un
malfaiteur ou un brigand parfois meurtrier envers les voyageurs qu'il
croisait, des qualificatifs décrivant bien l'approche des canadians et de
leurs ancêtres à l'endroit des générations successives de canadiens
français.
Abordant avec peu de sympathie, ou de pertinence quant à ça, les pro-Larose
et les pro-Monière et en terminant avec une queu de poisson dénuée de sens
sur les pro-Beatles ou les pro-Beach Boys de chez les péquistes, il décrit
les diverses tendances souverainistes avec un dédain digne d'un feu PET.
Je ferais remarquer au lecteur qu'on pourrait faire une lecture similaires
des tendances fédéralistes chez les québécois et qu'ils représentent aussi
30% de ces électeurs qui font un autre genre de vacarme, celui-là beaucoup
mieux financé et médiatisé.
Contrairement à sa vision, je constate que le spectre politique
indépendantiste ne fait que se diversifier suite à la normalisation du PQ.
Si le PQ est en crise, c'est attribuable aux reliquats à Lévesque et à
Bouchard qui auraient souhaité un arrangement vaguement confédéral.
M. Navaro décrit les 39 candidats du Parti Indépendantiste de l'élection
de 1985 comme étant des kamikazes en rappelant que Denis Monière était
secrétaire-général de ce parti et candidat défait dans Saint-Jacques
pendant que Mme Marois perdait sa première course au leadership. Il nous
demande si on a envie de crier c'est assez.
Oui, c'est assez. L'indépendance du Québec n'est pas un caprice et ne
pourrait se comparer à une nuit passée avec une vedette de cinéma. M.
Navarro devrait avoir le courage de monter à bord de ce fameux bateau
mythique et d'aller voir ailleurs s'il ne peut pas tolérer le vacarme d'un
peuple engagé dans sa longue marche vers sa conquête de la liberté.
Daniel Sénéchal
Montréal
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3 commentaires
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
21 janvier 2008Monsieur Sénéchal,
Aux prochaines élections, dans quelques mois, le PI se sera mis à dos tous les partisans du PQ et qu'aura-t-il réussi? A laisser passer Charest en force contre la nation québécoise! Ne serait-il pas prudent d'attendre au moins le "projet de pays", ne serait-ce que de façon tactique, pour au moins détrôner l'assimilateur en chef?
Archives de Vigile Répondre
21 janvier 2008Vous écrivez : «Si le PQ est en crise, c’est attribuable aux reliquats à Lévesque et à Bouchard qui auraient souhaité un arrangement vaguement confédéral.»
Je crois, au contraire, que le PQ et tout le mouvement souverainiste sont en crise parce qu'il n'y a pas assez de souverainistes/indépendantistes convaincus à voter OUI à l'indépendance pure du Québec incluant la monnaie québécoise et tout le kit...point.
S'il n'y avait pas eu, comme vous écrivez "la vague confédération" suggérée par messieurs Lévesque, Morin, Parizeau, Bouchard et Dumont, je suis d'accord avec M. Navarro que le OUI n'aurait pas eu plus de 30 % de votes en 1980 et 1995.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
20 janvier 2008Ce qu'il faut comprendre, c'est que le gouvernement fédéral n'agit pas autrement que n'importe quel autre pouvoir politique qui est convaincu de sa souveraineté.
Pour Lénine, la révolution bolchévique ne pourrait être une réussite que lorsque les Ukrainiens, les Tchéchènes et les Mongols parleraient le russe, car c'est par la langue qu'il est possible de rendre une société uniforme en obligeant tous ceux qui la constituent à penser, donc à vivre, selon les mêmes us et coutumes. Dans un premier temps, ça donne le bilinguisme; dans un deuxième temps, cela amène la disparition de l'une ou l'autre langue. Il n'y a pas d'État bilingue parce que tout État tend à l'unicité et, s'il n'y parvient pas, ne peut que sombrer.
VLB (L'ACTION NATIONALE, numéro spécial 90ième anniversaire.nov.déc. '07 p.77)