Histoires de soupente

Tribune libre 2008


Au fil des ans, j'en suis venu à la conclusion que les rédactions des
journaux montréalais à grand tirage vibrent de plus en plus en harmonie ou
au diapason des médias électroniques du divertissement de l'Amérique du
Nord et que ces organes dites d'information ne sont décidément pas des
oeuvres philantropiques pour informer en vue d'un éveil social ou politique
quelconque, elles sont des instruments de manipulation de et propagande
politique avec un un but bien précis, qui consiste en quelque sorte à
diviser pour mieux régner.
En effet, les rédactions de ces journaux montréalais sont contrôlées par
des intérêts intimement liés à ce nouvel ordre hégémoniste ou à ce nouvel
empire guerrier qu'est l'anglosphère. Ces agents au service de l'autre,
envers et contre nous, utilisent des scribes de service qui sont grassement
payés pour nous convier à une certaine ouverture sur le monde tout en
fermant systématiquement leurs oeillères sur ce qui fait notre originalité
en cette terre d'Amérique. Ces médias écrits sont le reflet d'une certaine
compulsion de colonisé diffusée à grand tirage. On n'a qu'à regarder le
contenu ou la couverture des journaux pendant les périodes creuses comme le
temps des fête pour se rendre compte que les journaux de Montréal sont
autant de révélateurs de notre statut de colonisés. Un exemple, la
couverture ad nauseam des courses aux chefferies des partis démocrates et
républicains chez nos voisins du sud.
Croyez-vous qu'une course de chefferie de parti provincial ou canadian se
mériterait une place sur la première page d'un quelconque quotidien
américain? Répondre à cette question renvoie à notre statut.
Le sensationnalisme qui caractérise les journaux montréalais à grand tirage
exige un choix de titres accrocheurs, ce qui a toujours été l'apanage de la
première page du journal de Péladeau. Par exemple, le lundi 8 janvier
2008, en regardant la page frontispice de ce journal, on apprend que TQS
doit 845 000$ à la très généreuse Chantal Lacroix. Avec tous les
événements qui se sont produits au Québec, ou sur la planète Terre, la
rédaction de ce journal choisit de nous présenter un grief d'une animatrice
de télévision à l'égard de son employeur en voie de faillite. Le deux
autres informations abordées sur cette première page concernent un titre
sur une poursuite de un million contre le Cirque du Soleil et un autre
titre concernant Bob Gainey et sa Sainte-Flanelle de gladiateurs bourrés
aux stéroïdes qui semblent timides sur les mises au jeu de ce temps là.
Si on regarde du côté de la première page de l'organe à Desmarais, en date
du 8 janvier 2008, on voit une photo d'une Hillary aux traits désolés. À
gauche de son visage, on voit le titre suivant: «Ce n'est pas facile».
Au-dessus de la section sur Hillary, une bande affiche le titre: «Taxer les
GES». À gauche de ce dernier titre, on voit une photo d'une cheminée
industrielle fumant allègrement sur un fond céruléen. Au-dessous de la
photo de l'ex première dame américaine, on retrouve un titre digne d'une
salle de rédaction à Pierre-Karl: «Québec épingle 26 000 bougons». Plus
bas, on trouve un encadré de promotion pour un publi-reportage militaire à
la sauce Hillier, rédigé par une certaine Isabelle Hachey qui porte le
titre: «La dernière mission de l'adjudant Massouh». En dessous de cet
encadré consacré à l'image des forces armées de sa majesté se trouve une
photo du souriant et normalisé Homier-Roy, intégré à une bande publicitaire
de la première chaîne de la SRC. À gauche de l'encadré militariste se
retrouve deux titres, un sur les Golden Globes de Hollywood et un autre sur
la neige artificielle. Pour compléter cette description de première page,
à droite de l'encadré de publicité militaire, on peut lire quatre titres
sans photos: on y voit un autre titre concernant l'actualité américaine; un
titre sur la bourse de Toronto; un titre de texte de Vincent Marissal,
ainsi que «Mensonges et autres réalités» du très probe Pierre Foglia.
Un peu en panne d'inspiration comme Richard Martineau avec son sujet de
chronique du 8 janvier 2008 qui traite de seins agrandis versus les seins
agrandis certifiés bio, Foglia nous précise la distinction à faire entre
l'histoire des Lavigueur et la «vrai» histoire des Lavigueur. Dans son
texte du 8 janvier courant, M. Foglia aborde également le Bye Bye de RBO
qu'il semble avoir apprécié, sauf pour ce qui en est de l'histoire de la
couche souillée lors du segment sur Dubois. Il met en garde ses lecteurs
avec la formule suivante: «le scato, c'est jamais drôle, jamais».
C'est tout de même un peu ironique de voir que trois paragraphes avant
d'écrire ça, il s'adonne à un petit mouvement de sphincter de son propre
cru en envoyant chier les auteurs de la télésérie sur les Lavigueur, les
ayant traités de menteurs au préalable.
Pour revenir aux premières pages de journaux, je vais maintenant aborder
brièvement un journal à plus faible tirage, soit Le Devoir et sa première
du 8 janvier 2008. C'est tout de même désolant de constater que ce journal
ressemble de plus en plus à la grosse presse épaisse, tant par sa
présentation que par son contenu. Un exemplaire de ce journal, en date du
8 janvier 2008, conscare presque la moitié de sa première page à Mme
Clinton.
Maintenant, dans un autre ordre d'idées, je vais vous citer le dernier
paragraphe d'un texte de Patrice Boileau, daté du 9 janvier 2008, qui est
titré «Le réveil des québécois».
«Il est à espérer qu'une campagne médiatique bien ficelée, musclée et
financée, propage ce discours. L'absence d'outils de diffusion efficaces
nuit en effet à l'option souverainiste. 2008 doit être l'année qui met un
terme au monopole médiatique dont a toujours joui le camp fédéraliste. Sans
cette réalisation, les indépendantistes ne doivent pas s'attendre à voir
une éclaircie dans le ciel cette année».
En passant, on doit noter que M. Boileau, comme tant d'autres hélas! se
veut un réformateur du PQ et qu'il espère que ce parti réussira à
capitaliser sur les célébrations du 400e de Québec en 2008 de même que sur
ce «nous» de fibre québécoise originant de ces braves gens de Hérouxville
qui ont littéralement secoué le gouvernement de Jean Charest avant et après
les élections de mars 2007, cet imposteur qui se prétend premier ministre
du Québec a été obligé d'appeler ses deux concierges Bouchard-Taylor en
renfort pour l'aider à faire du ménage dans cabane.
Quant à moi, le PQ aura beau avoir la campagne la plus bien ficelée avec
autant de tonus cérébral et financier que l'on voudra, la voie politique la
plus prometteuse et la plus mobilisante consiste à amener à l'unification
et à l'indépendance de notre peuple, ce qui est un préalable incontournable
à un véritable projet de loi sur la citoyenneté qui tiendra la route, de
même qu'un renforcement de la loi 101 en vue de la primauté du français
chez nous.
Je tiendrais à conclure en soulignant que la seule façon de mettre un
terme au monopole médiatique canadian actuel, c'est d'utiliser au maximum
l'internet et de ne pas négliger nos journaux locaux, ces derniers sont
souvent beaucoup mieux lus que les quotidiens à grande circulation. Je me
permets également de dire qu'il s'agit d'unir les gens derrière l'unique
parti reconnu pour lequel un vote, c'est tout simplement un vote pour
l'indépendance, rien de moins.
Daniel Sénéchal

Montréal
P.S. Je tiens à exprimer ma grande joie de pouvoir lire, quotidiennement,
des textes d'opinions variées et de pouvoir disposer de ce choix
d'informations québécoises et internationales qu'on retrouve sur ce site de
Vigile.net.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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1 commentaire

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    10 janvier 2008

    Vous appréciez lire les textes sur Vigile, Monsieur?
    Vous réalisez que nombreux sont devenus les participants à ce site à souhaiter faire éclater la zone d'influence de notre bulle indépendantiste. Il faut toucher ceux que rebute l'idée d'ouvrir un site aussi hermétique. Nous voyons aujourd'hui Michel David y toucher pour une rare fois, mais quasi en se bouchant le nez, pour éviter que ses lecteurs ne viennent s'égarer ici, loin de la doctrine de la charte canadienne, d'où le Québec est toujours exclu.
    M. G.-É.Cartier sème toujours l'idée d'un média mixte, d'un Vigile É/papier, disponible à chaque matin sur les tablettes, à côté des 3 autres, unidirectionnels. Il a même parlé de cette station télé qui est à vendre... Il a déjà évalué qu'une formule co-op serait facile à réaliser... Que l'exemple funeste du défunt Jour ne doit pas servir de repoussoir pour des raisons de témérité à l'époque. Je pousse sur l'idée à chaque occasion.