Depuis plusieurs années, les aparatchicks néolibéraux qui ont pris le
contrôle du PQ songent à la modernisation de sa plate-forme électorale
traditionnellement sociale-démocrate. À l'origine de cette volonté de
virage à droite sous le couvert d'une modernisation nécessaire, on retrouve
les gens de cette mouvance dite lucide, ce clergé de la libération du
capital, ces suiveux de chambres de commerce comme Boisclair; Facal;
Legault et d'autres; certains de ceux-ci disposant de beaucoup d'espace à
l'intérieur de ce parti depuis le grand vide créé par les départs
successifs de Jacques Parizeau et de Bernard Landry.
Maintenant, si on se réfère à la carrière de Mme Marois, elle fut définie
par cette aptitude qu'elle a de jouer sur tous les tableaux, se montrant
parfois réceptive aux discours des lucides et d'autres fois sympatique aux
propos des solidaires. Il m'apparaît assez évident qu'elle finira par se
rallier aux nonces lucides qui dominent son parti et je suis pas mal
certain qu'elle va finir par nous déclarer qu'elle voit d'un bon oeil les
partenariats publics privés (PPP) à certaines conditions et qu'elle
souhaite un rôle accru du privé dans notre système de santé, entre autres,
et que l'on devra modifier la plate-forme électorale du PQ en conséquence.
Mme Marois veut déjà limiter son parti à la gouvernance provinciale en
refusant de faire la promotion de la souveraineté et en excluant la
possibilité de la tenue d'un référendum sur la souveraineté pendant
quelques mandats. On est en droit de se questionner, dès lors, sur ce qui
va démarquer ce parti qu'elle dirige des autres partis tels que l'ADQ ou le
PLQ?
Malgré cette conjoncture, certains militants voient toujours le PQ comme
étant le vaiseau amiral qui mènera notre peuple à sa libération. Certains
plaident pour une prise de contrôle du PQ par le RRQ, un regroupement
nouvellement constitué qui deviendrait une chien de garde du PQ. Le RRQ se
donnerait comme mission de déloger les arrivistes et les opportunistes du
PQ.
Vu que le PQ est devenu plus attentiste que souverainiste, les
souverainistes n'ont plus leur place dans ce parti et un groupe comme le
RRQ aurait peu d'impact sur l'organisation actuelle du PQ. Je vous soumets
comme exemple le SPGQ libre pour vous expliquer qu'il n'y a rien de nouveau
dans ce type de proposition, c'est tout simplement du déjà vu.
L'exécutif du PQ, sous André Boisclair, a amené la discorde chez ses
membres avec ses positions néolibérales, notamment en ce qui concerne la
nationalisation de l'énergie éolienne et, plus tard sous Mme Marois,
l'abandon du projet de référendum souverainiste, en échange d'une
gouvernance provinciale indéfinie.
Dans cette perspective, les militants du RRQ de même que beaucoup des
lecteurs et des auteurs qui publient sur Vigile.net restent profondément
attachés au PQ et voient toutes les initiatives indépendantistes qui
viendraient de l'extérieur du PQ comme étant une menace, voire une hérésie
fratricide.
Je ne crois pas que le PQ soit l'unique dépositaire de l'idéologie
indépendantiste.
Daniel Sénéchal
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
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