Son faible membership préoccupe le PLC-Q

Le parti ne compte plus que 25 000 membres, contre près de 100 000 en 2004

Course à la chefferie du PLC


Ottawa - Les cartes de membre du Parti libéral du Canada (PLC) se vendent si mal au Québec depuis deux ans que le nombre d'adhérents au parti atteint aujourd'hui l'un de ses plus bas niveaux depuis 10 ans, avec à peine 25 000 membres en règle comparativement à près de 100 000 en 2004. Ce nombre représente seulement 5 % des membres du PLC à l'échelle du pays. La course au leadership qui s'amorce demain et qui subira son premier test samedi, à Edmonton, se présente donc comme une bouée de sauvetage pour le parti dans la province.
Dans les hautes instances du Parti libéral du Canada section Québec (PLC-Q), le nombre d'adhérents est une préoccupation urgente, particulièrement avec la dette de 1,8 million de dollars que le parti traîne. Le coût annuel de la carte de membre vient d'ailleurs tout juste de doubler dans l'espoir de regarnir les coffres, passant de 5 $ à 10 $.
Le parti veut profiter de l'engouement que va susciter la course au leadership à plusieurs candidats pour renverser la situation. «C'est sûr que la course est une occasion intéressante de renflouer notre fichier de membres et de remplir nos coffres, a expliqué au Devoir Robert Fragasso, président du PLC-Q. Il faut saisir cette chance pour fouetter l'ardeur des troupes sur le terrain et encourager les gens à vendre des cartes.»
Le parti a besoin de faire le plein de nouveaux venus au Québec puisque le nombre de membres y a rarement été aussi bas. Depuis 10 ans, le PLC-Q compte en moyenne entre 30 000 et 35 000 adhérents, selon M. Fragasso. Un sommet de 100 000 a été atteint en 2004, après la course au leadership de Paul Martin et l'espoir de réconciliation avec le Québec qu'il avait suscité. Mais depuis, c'est la chute. Avec ses 25 000 adhérents, le Québec, qui compte pourtant pour 24 % de la population canadienne, ne fournit plus que 5 % du nombre des membres du PLC à l'échelle nationale, évalué à 500 000 personnes, selon le directeur général du parti, Steven MacKinnon.
Le scandale des commandites et la commission Gomery ne sont évidemment pas étrangers à cette chute rapide de 75 000 membres en deux ans. «Je ne vous cache pas que, pendant cette période, c'était très difficile de vendre des cartes. Là, ça va mieux et je suis confiant que nous allons refaire le plein de membres avec la course au leadership», soutient Robert Fragasso.
Les candidats au leadership et leur machine politique ont d'ailleurs jusqu'au 1er juillet pour vendre des cartes; après cette date, les nouveaux adhérents ne pourront plus influencer le choix du prochain chef, même si le congrès a lieu seulement en décembre. «On a une fenêtre assez courte qui commence maintenant. Le message est clair, on leur dit: grouillez-vous, ça arrive vite, le 1er juillet», raconte Robert Fragasso.
Le coup d'envoi officieux de cette course si vitale à la santé du parti sera donné samedi, à Edmonton. La section albertaine du PLC a invité à sa réunion annuelle tous les candidats potentiels à la chefferie pour participer à un débat. Jusqu'à présent, 13 ont confirmé leur présence. La transfuge Belinda Stronach sera sur les lieux, mais elle n'a pas décidé si elle prendra part au débat.
Ce «débat des candidats potentiels au leadership» d'une durée d'une heure et demie offrira à chaque candidat quatre minutes au total pour se présenter. Les délégués pourront ensuite leur poser des questions et des droits de réplique seront accordés.
Mais avant de s'y rendre, Stéphane Dion annoncera sa candidature demain au Palais des congrès de Montréal, lieu symbolique pour celui qui a présidé avec succès la Conférence internationale sur les changements climatiques. Il s'envolera ensuite pour l'Alberta. Michael Ignatieff fera de même devant ses commettants torontois le même jour, avant de partir lui aussi pour la capitale albertaine.
L'ex-ministre Joe Volpe, qui sera aussi à Edmonton, explique avoir accepté l'invitation il y a six semaines, avant que l'événement ne soit transformé en plateforme de lancement des candidatures. «Les organisateurs ont indiqué une formalisation de la présence des aspirants, souligne-t-il sans trop s'en scandaliser. Ça leur donnera la possibilité de se faire connaître. Donc, on va s'amuser!»
Le transfuge Scott Brison, aussi de la partie, tente de réduire les attentes. «C'est très difficile de faire [connaître sa vision] dans un petit discours de trois minutes.» Il n'en pense pas moins que l'occasion sera bonne «de discuter de notre vision pour le parti dans l'avenir».
L'ex-ministre des Finances, Ralph Goodale, entend se présenter dès demain soir à Edmonton pour l'hommage qui sera rendu à Anne McLellan, défaite aux dernières élections, une «amie personnelle très proche de moi», a-t-il dit. Sa présence au débat n'a pas été confirmée. Les autres participants sont les ex-ministres John Godfrey, Maurizio Bevilacqua, Joe Fontana et John McCallum, l'ex-premier ministre ontarien néo-démocrate Bob Rae, le ministre sortant de l'Éducation en Ontario Gerard Kennedy (qui a démissionné mardi pour se consacrer à sa candidature), la jeune députée Ruby Dhalla, Paul Zed et Martha Findlay Hall. Denis Coderre ne pourra pas se rendre sur place, car il termine ses travaux universitaires.
L'Alberta ne fait pas figure de terrain fertile pour le Parti libéral, qui n'a pas réussi à y élire un seul député aux dernières élections. Les organisateurs espèrent que l'événement fouettera l'ardeur des troupes.


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