Le Parti libéral du Québec (PLQ) semble disposé à revoir sa position sur le port de signes religieux par les représentants de l’État. Mais il ne semble pas pressé de donner l’heure juste sur cet enjeu, qui est au coeur de l’actualité politique.
Actuellement, le PLQ n’a toujours pas pris position sur le projet gouvernemental visant à doter le Québec d’une charte des valeurs prônant la neutralité religieuse de l’État et de ses employés, assortie de balises devant permettre de gérer les demandes d’accommodement religieux.
Sous prétexte de respecter les libertés religieuses, la position traditionnelle du PLQ consistait à s’opposer à toute forme d’interdiction de porter des signes religieux, pourvu que le visage soit découvert.
Reformuler ses politiques
Mercredi, cependant, en point de presse, le député libéral Pierre Paradis a semblé ouvert à l’idée d’examiner d’autres avenues. Il a indiqué que le parti était en constante évolution et que le moment était propice pour reformuler ses positions, étant donné qu’il n’est plus au pouvoir. « Dans l’opposition, ça devient le moment privilégié de reformuler tes politiques, a-t-il fait valoir.
Dans le domaine des valeurs, il y a toujours de l’évolution », a-t-il ajouté à propos de la position du parti sur la question de la laïcité.
Il n’a pas réaffirmé le credo de son parti, à savoir l’ouverture à tous les signes religieux, même si on a l’État comme employeur.
L’opposition libérale ne rejette donc pas d’emblée la possibilité d’approuver certains volets de la future charte, dont les orientations devraient être connues officiellement en septembre.
« S’il y a quelque chose de positif dans ce document, nous l’approuverons, et si ça contrevient aux droits fondamentaux, nous ne l’approuverons pas », a-t-il résumé, en anglais.
Le point de presse de M. Paradis devait en fait porter sur le bilan économique du gouvernement Marois après un an de pouvoir, mais le député de Brome-Missisquoi, nouveau porte-parole libéral en économie, a dû répondre aux questions des journalistes, qui cherchaient à savoir pourquoi le PLQ n’avait toujours pas pris position sur le projet de charte des valeurs du gouvernement. « C’est un sujet qui est important, mais ce n’est pas le sujet prioritaire », selon M. Paradis, qui estime que le gouvernement cherche à faire « diversion » en parlant d’identité plutôt que d’économie, alors que le taux de chômage augmente.
« Le Parti libéral est en constante évolution, parce que la société change, mais il y a des signes qui sont plus amovibles et d’autres qui le sont moins. Vous pouvez faire référence au crucifix à l’Assemblée nationale », a dit le député.
Privilégier la réaction à l’action
Sur cette question controversée, le PLQ de Philippe Couillard privilégiera la réaction à l’action, a indiqué le député. Quand le gouvernement déposera son projet de loi sur le sujet, cet automne, « on va réagir », a-t-il dit.
Les Québécois en général et les militants libéraux qui aimeraient savoir dès maintenant où se situe le parti sur cet enjeu majeur du débat politique devront donc patienter jusque-là. « Tant qu’on n’a pas le texte, ça devient difficile de prendre position, selon le député, qui omet de mentionner que sur plusieurs autres enjeux, comme la nécessité de revoir la fiscalité, le chef a déjà fait connaître ses couleurs. La position va être arrêtée par le parti lorsque les consultations seront terminées. »
Les députés libéraux sont réunis en caucus jeudi et vendredi à Rivière-du-Loup pour préparer la rentrée parlementaire de septembre. La priorité sera donnée aux questions économiques.
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